Les pollutions accidentelles des eaux au-delà du pétrole brut
Journée d'information du Cedre, 23 octobre 2001, Paris la Défense.
Le déversement d'un grand volume de brut par un naufrage de pétrolier en charge, ou même par un abordage entre deux pétroliers, comme la Caraïbe en a fait l'expérience en 1979, reste très logiquement la priorité des plans de lutte contre les pollutions marines accidentelles : sans que cela réduise en rien l'importance de la pollution de l'Erika, ceux qui ont vécu l'Amoco Cadiz ont encore la différence dans les yeux et les narines. Mais le renforcement de la prévention fait heureusement que ces accidents majeurs sont de plus en plus rares, tandis que la diversification et l'intensification des transports de produits pétroliers raffinés, de produits chimiques, de produits alimentaires, en mer, en rivière et à terre, multiplie les cas de déversements accidentels de ces produits.
La pollution de l'Erika a laissé au public l'impression qu'on avait négligé le risque des produits raffinés lourds. Celui du Ievoli Sun lui a fait prendre conscience du transport maritime des produits chimiques issus de l'industrie. Une enquête dans la rue sur des noms comme Fénès, Aznalcollar ou MSC Carla conduirait très certainement à constater que le prochain déversement de produits alimentaires, de boues chargées en métaux lourds ou de conteneurs, sera vécu par le public comme une mauvaise découverte de plus.
Dans la tradition de ses journées d'information, le Cedre a construit celle-ci comme un tour d'horizon de la diversité des risques, en donnant la parole à tous les acteurs concernés, pour des débats constructifs sur une question dont la réponse ferait passer des nuits plus tranquilles à tous les responsables de la lutte contre les pollutions accidentelles des eaux : comment faire pour avoir sous la main, le jour où l'accident interviendra, une information précise sur les risques et les techniques de lutte spécifiques au produit qui va être déversé ?
Matinée sous la présidence de M. Bernard Baudot, Directeur de l'Eau, Ministère de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement
Thème : connaître et mesurer le risque
Tout peut arriver, se régler en douceur ou dégénérer : navires échoués, irradiateurs de laboratoire, essence sans plomb, produits alimentaires et autres par Fanch Cabioc'h, Cedre
Erika - Ievoli Sun : d'un pétrolier à un chimiquier, quelles différences ? par Pierre Pinlou, Président de la CEPPOL
Le problème du Haven : Quand un brut devient un résidu de brûlage par Ezio Amato, ICRAM (Istituto Centrale per la Ricerca scientifica e technologia Applicata al Mare)
Quelques cas récents de pollutions accidentelles majeures en eau douce par Arnaud Guéna, Cedre
Le risque dans le cadre méditerranéen : le regard d'un accord régional par Roberto Patruno, REMPEC
Le risque dans le cadre de la Mer du Nord : le regard d'un accord régional par Alan Simcock, Secrétaire de l'Accord de Bonn
Après-midi sous la présidence de Paul Roncière, Secrétaire général de la Mer
Thème : maîtriser le risque et gérer la réponse
La responsabilité et l'organisation du fabricant dans l'information des opérationnels et du public en cas de pollution par Dominique Rain, Union des Industries Chimiques
La réponse à un défi technique : améliorer la performance des outils de repérage et de récupération des hydrocarbures lourds par François Parthiot, Cedre
La réponse à un défi scientifique : fonctionnement d'une cellule nationale d'expertise - l'exemple du Ievoli Sun par M. Vesseron, Direction de la Prévention et des risques, Ministère de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement
L'apport des scientifiques de l'environnement : quelles recherches, pour apporter quelles solutions ? par Michel Marchand, IFREMER
Les conseillers techniques et les comités d'experts face à l'absence de normes : du consensus au compromis par Michel Girin, Cedre
L'apport du monde associatif à la recherche de solutions : l'expérience de l'observatoire des marées noires par Christine Jean