Jusqu'où lutter face à une pollution accidentelle des eaux
Journée d'information du Cedre, 4 novembre 1999, Paris La Défense.
A l’heure des bilans, quand les médias sont partis vers d’autres urgences, il finit par apparaître que la part de polluant récupérée par l’homme est restée bien inférieure à ce qui s’est dissous, évaporé ou dégradé naturellement. Des études suggèrent que certaines opérations de lutte ont parfois pu faire plus de dégâts que le polluant lui-même. Des voix observent qu’on aurait peut-être eu intérêt, pour l’environnement comme pour les fonds publics, à ne rien faire. Le qualificatif «déraisonnable» est appliqué à des opérations réalisées ou à des dépenses réclamées au pollueur. On s’empoigne dans des procès longs et coûteux sur ce qui était vraiment nécessaire et doit être payé par les assurances et fonds d’indemnisation, et sur ce qui a été excessif, réalisé sous la pression du public et des médias. S’entendre sur des limites simples avant l’accident peut éviter de coûteux conflits. Mais des limites fixées à froid ne seront-elles pas contestées par tous quand la crise surviendra ?
Dans la tradition maintenant bien établie de ses journées d’information, le Cedre a construit celle-ci en donnant la parole à tous les acteurs concernés, opérateurs, décideurs, financeurs, conseillers scientifiques, pour des débats constructifs sur une question aussi essentielle que délicate : quand bascule-t-on du raisonnable au déraisonnable ? Les présentations et les tables rondes permettront à chacun d’exprimer ses opinions et ses interrogations, en vue de faire naître du débat une image complète et claire des points d’accord et de ce qui reste encore conflictuel.
Matinée sous la présidence de Jean-Marc Schindler, représentant permanent de la France auprès de l’Organisation Maritime Internationale
Thème : quand et jusqu'où nettoyer ?
Quelles sont les obligations légales en matière de nettoyage suite à une pollution marine accidentelle ? par Yann Rabuteau, Centre de Droit et d’Economie de la Mer
Quand intervenir en mer en cas de pollution par hydrocarbures ? par Thierry Jacques, Unité de gestion du Modèle Mathématique de la Mer du Nord, Ministère de la Santé, Belgique
Quand entreprendre et où arrêter le nettoyage des biens et des sites littoraux mazoutés ? par Loïc Kerambrun, Cedre
Quels sont les objectifs de dépollution pour les eaux continentales et leur environnement ? par Gérard Landragin, Agence de l’Eau Rhin-Meuse
Le développement de nouveaux outils : les indicateurs biologiques, par Anne Bassères, Elf Aquitaine
Après-midi sous la présidence de Lucien Laubier, Directeur du Centre d’Océanologie de Marseille
Thème : La remise en état : Que remettre en état ? Jusqu'où ?
Le pilote de restauration végétale de marais impactés par l’Amoco Cadiz : rappel historique par Lucien Laubier, Centre d’Océanologie de Marseille
Qu’a-t-on déjà fait, ou envisagé, pour restaurer des sites côtiers après une marée noire ? par Clément Lavigne, International Tanker Owners Pollution Federation Ltd
Remise en état de l’environnement par l’homme : que fait-on en milieu continental ? par Arnaud Guéna, Cedre
Que sait-on faire en matière de restauration de biotopes littoraux dégradés ?
- Un exemple en milieu méditerranéen : les herbiers, par Alexandre Meinesz, Université de Nice
- Un exemple en milieu tropical : les récifs coralliens, par Bernard Salvat, Centre National de la Recherche Scientifique - Université de Perpignan- International Coral Reef Initiative
La restauration de l’image des zones polluées, par Michel Girin, Cedre