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Déversements de polluants dans le monde - 2015

Mer et littoral

 

Nombre de déversements par domaine

En 2015, le Cedre a recensé à partir de sa base de données 26 évènements ayant entraîné des déversements de polluants supérieurs ou équivalents à 10m3 environ, d’une part, et suffisamment renseignés pour faire l’objet d’une exploitation statistique, d’autre part. Près de la moitié de ces évènements se sont produits en mer, contre un quart en eaux portuaires, environ 20% en eaux littorales, et un peu moins de 10% dans des estuaires.
Le nombre d’évènements recensés en 2015 est proche de la valeur médiane annuelle de 29 incidents, exprimée sur la décennie précédente (2004-2013)

 

 

 

Quantités déversées par domaine

La quantité cumulée d’hydrocarbures et autres substances dangereuses déversée, de l’ordre de 13 500 tonnes, est nettement inférieure à la quantité médiane estimée selon la même approche sur les 10 années précédentes (de l’ordre de 30 500 tonnes) plaçant le bilan 2015 parmi les plus faibles estimés depuis 2004. Globalement en 2015, les déversements significatifs se distribuent de part et d’autre d’une ampleur médiane d’environ 45 tonnes.

Les quantités déversées en 2015 l’ont été majoritairement (à raison d’un peu moins de 60%) en eaux littorales, l’essentiel de cette contribution étant attribuable à la perte de  cargaison d’une barge échouée en septembre en Indonésie (Java). L’autre plus large part (environ 40%) des quantités déversées a concerné les eaux marines, en grande partie en lien avec la collision entre un pétrolier et un vraquier au large de Singapour au mois de janvier. Les eaux portuaires et estuariennes ont été les réceptacles de parts relativement faibles du bilan estimé en 2015.

 

 

 

Nombre de déversements par types de produits impliqués

Les pollutions ont en majorité (plus de 90 % des cas en 2015) impliqué des hydrocarbures. Dans cette catégorie,les produits les plus fréquemment déversés ont été les produits pétroliers raffinés légers (34%), devant les hydrocarbures non précisés(15%), les raffinés lourds/intermédiaires (grades IFO non précisés ou <380) et les raffinés lourds (IFO≥380). Viennent ensuite les pétroles bruts de densité non précisée et, au-delà des produits pétroliers, les 2 occurrences notées dans la catégorie des dérivés houillés

 

 

 

 

 

Quantités déversées par types de produits

En termes de quantités déversées, on note la contribution majoritaire des dérivés houillés au bilan 2015, correspondant essentiellement à la cargaison de charbon bitumineux échappée d'une barge échouée sur le littoral indonésien en septembre 2015.
La contribution des hydrocarbures pétroliers au bilan annuel semble plutôt dominée par les bruts de densité non précisée, devant les raffinés légers (produits blancs) et les produits lourds à intermédiaires, même si l’imprécision des données empêche une analyse plus fine.
Les cas de déversements de produits chimiques ont été peu nombreux, avec un cas entrant dans la catégorie Chimie de synthèse (déversement de 330 tonnes environ de Méthyl tert-butyl éther, ou MTBE, suite à un accident en baie de Galveston, Texas, en mars 2015), et 2 cas de déversements d’engrais minéraux en vrac solide (engrais potassique dans le cas de l’accident d'un vraquier au Bangladesh, et ammonitrate dans le cas de celui d’une barge ayant sombré en eaux côtières au Costa Rica).

 

 

 

 

Eaux intérieures

 

Fréquence des déversements accidentels par type de source 

Comme pour la plupart des années précédentes, les pipelines représentent la source la plus fréquente (25 %) des pollutions significatives d’eaux intérieures recensées en 2015, devant les transports terrestres par citernes, totalisant 22 % des cas (distribués entre les wagons citernes essentiellement et les camions citernes, avec des fréquences respectives de 14 % et 8%). Les installations pétrolières terrestres ont été à l’origine d’environ 20% des évènements, plus particulièrement à partir de puits pétroliers (14%) et de raffineries (5 %). Diverses installations industrielles terrestres apparaissent ensuite, plus précisément les centrales énergétiques à hauteur de 8% des évènements, puis les mines à raison de 5% d’entre eux. Les autres types de sources identifiées en 2015, s’agissant de navires (barges) et d’installations diverses (usines, PME diverses, etc.) n’ont été impliquées qu’à une fréquence de moins de 5 % dans les évènements significatifs de l’année.

 

 

 

Quantités déversées par type de source

En termes de volumes, on notera la contribution dominante (95% environ) des mines au bilan 2015. Ces derniers mis à part, les contributions les plus conséquentes sont à associer aux pipelines terrestres (50% du bilan, mines exclues), puis aux navires (barges, en totalisant 24%) et aux transports terrestres (camions et wagons citernes, cumulant 20 % du bilan mines exclues).
Les autres sources identifiées n’ont que faiblement contribué (à hauteur de moins de 3%) au total estimé en 2015 ; l’incertitude liée au caractère lacunaire des données identifiées ne permet pas de commenter plus précisément leurs contributions relatives au bilan, sinon à dire qu’elles y sont probablement sous-estimées.

 

 

 

Quantités déversées par type de polluant

Le bilan 2015 est très largement dominé (environ 94%) par les rejets d’eaux polluées, notamment en matières minérales issues d’activités minières (71 400 tonnes environ d’eaux chargées en métaux lourds principalement). Ceux-ci résultent des déversements de 11 400 et de 60 000 tonnes, respectivement, survenus aux Etats-Unis et au Brésil suite à des ruptures de parois de bassins de rétention d'eaux d'extraction.
Ces effluents miniers exclus, les hydrocarbures représentent la plus forte contribution (77%) au bilan, largement en lien avec des hydrocarbures inconnus/non précisés(environ 42 %) et les pétroles bruts (31 %), loin devant les raffinés légers a priori (dont la contribution est possiblement sous-estimée du fait des données incomplètes). 
La contribution des produits chimiques (environ 22%) est, en 2015, inférieure à celle des hydrocarbures. Il s’agit cependant d’une sous-estimation, du fait du peu d’informations disponibles sur un déversement de produit chimique de synthèse survenu sur le site d’une papeterie aux USA. La plus grande partie de cette catégorie a concerné des bases (15% du bilan annuel), en lien avec un déversement unique d’environ 750 tonnes de soude (suite au retournement d’une barge, en juillet 2015, en Louisiane, USA), devant les alcools (5 %) et les acides (2 %).

Voir aussi

Lettre Technique Mer & Littoral n° 42-43 de 2015 du Cedre

Lettre Technique Eaux Intérieures n° 25 de 2015 du Cedre

Bilan annuel 2015 de la DAM (Direction des Affaires Maritimes) sur la "Surveillance des pollutions"

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