Déversements de polluants dans le monde - 2008
Mer et littoral
Les déversements et leur localisation dans le monde
En 2008, 29 déversements ont été recensés par le Cedre dans le monde.
Répartition des déversements entre la mer, le littoral et les ports
En 2008, le Cedre a recensé 29 déversements plus fréquents en mer et sur le littoral (environ 40 % dans chacun de ces domaines), que dans les ports.
Quantités déversées en mer, sur le littoral et dans les ports
La quantité totale d’hydrocarbures et de substances dangereuses déversée dans les eaux marines en 2008 s’élève à environ 7 500 tonnes. Il s’agit là d’une valeur très largement inférieure à celle observée en 2007 (environ une vingtaine par an de 2004 à 2006). Les plus importants volumes déversés sont constatés en mer et sur le littoral, à raison respectivement de 59 % et 36 % du volume total, tandis que les déversements portuaires ont faiblement contribué à ce dernier (5 %).
Nature des produits déversés
Les produits les plus fréquemment déversés en 2008 ont été les produits pétroliers blancs, impliqués dans 35 % des évènements. Les fiouls de grades IFO divers (intermédiaires à lourds) ont été impliqués dans 31 % des évènements.
La fréquence des évènements impliquant de pétroles bruts est de 28 %. L’année a été marquée par une faible fréquence des déversements significatifs de produits chimiques, au nombre de deux (respectivement de toluène et d’endosulfan).
Quantités déversées par type de polluant
Les pétroles bruts dominent au sein du bilan de 2008, avec une contribution au volume total d’environ 80 %. Cette quantité découle en majorité de 2 pollutions issues de sites pétroliers, survenues respectivement en février (plus de 3 000 tonnes à partir d’une bouée de chargement offshore au large de l’Angola) et en septembre (destructions d’installations littorales et offshore par l'ouragan Ike au Texas et en Louisiane). On retiendra également 2 déversements évalués à plus de 100 m3, respectivement survenus en janvier au niveau d’un terminal de Copenhague (Danemark), et en juillet à partir d’une bouée de chargement en mer (Single Point Mooring) au large de Skikda (Algérie).
La contribution des fiouls de grades IFO divers (intermédiaires à lourds) au bilan de l’année est d’environ 12 % du total déversé dans l’année, dont plus de la moitié est imputable à une pollution par du fioul de soute à partir d’une raffinerie en France au mois de mars, à laquelle s’ajoutent essentiellement 2 déversements de plus de 100 tonnes de fioul de propulsion à partir de navires cargos.
Les produits pétroliers blancs représentent environ 7 % de la quantité totale déversée en 2008, en majorité (environ 70 %) attribuables à 2 collisions entre navires qui ont impliqué respectivement 300 m3 d’essence et 200 m3 de gazole.
L’année a été marquée par une faible ampleur des déversements impliquant des produits chimiques, au nombre de deux, de l’ordre de la dizaine de tonnes. L’un a consisté en un déversement de 13 m3 de toluène sur le littoral de la baie de San Pablo (Californie, USA) à partir d’une usine, et l’autre s’est produit suite au naufrage d’un ferry aux Philippines et le coulage de plusieurs fûts contenant plus de 10 m3 de pesticides, en majorité de l’endosulfan (ces produits solubles auraient néanmoins été récupérés en quasi-totalité en octobre 2008, selon des déclarations des autorités philippines relayées par voie de presse).
Eaux intérieures
Répartition des déversements par type de source
En 2008, 52 pollutions significatives des eaux ont été identifiées. Les stockages divers représentent la source la plus fréquente (26 %) des déversements de l’année, devant les pipelines qui sont en cause dans 22 % des cas environ. Deux sources de déversements sont ensuite impliquées respectivement à une fréquence de 12 % et 10 % de 2008 : les camions citernes, et les conduites internes d’installations terrestres diverses. Les navires sont à l’origine de 8 % des incidents.
Une faible part (6 %) des pollutions est assignable aux usines diverses, et les 6 autres sources de pollution recensées apparaissent avec une faible fréquence (2 à 4 % des incidents).
Quantités de déversements par type de source
La quantité totale de polluants déversée en eaux intérieures en 2008 est d’environ 9 500 tonnes (estimation a minima, en raison d’un manque de données détaillées pour quelques cas d’accidents). On retiendra la contribution majeure des déversements à partir de pipelines (64 % du tonnage total), parmi lesquels les plus conséquents sont survenus au Nigeria et aux Etats-Unis.
Les navires viennent en 2ème position avec une contribution d’environ 16 % au volume total (dont 70 % lors d’une collision entre une barge pétrolière et un chimiquier aux Etats-Unis). Les stockages et les conduites internes sont les 3èmes contributeurs, à hauteur respectivement de 6 à 7 % du total. Les wagons citernes ont contribué à 3 % du volume total déversé. Les autres sources de pollution notables, ayant contribué à hauteur de plus de 100 tonnes au bilan 2008, sont les camions citernes et des éléments internes non précisés de raffineries.
Quantité de déversements par type de polluant
Le bilan des déversements de 2008 est très largement dominé par les hydrocarbures (environ 95 % du total, soit près de 9 000 t.). Les mieux représentés sont les pétroles bruts (# 68 % du total de l’année), déversés suite à 18 incidents dont les plus importants sont survenus au Nigeria (quelques milliers de tonnes), aux Etats-Unis et en Equateur.
Viennent ensuite, par ordre décroissant de contribution au volume total, les fiouls intermédiaires à lourds (20 %) et les produits pétroliers blancs (6 %).
Les huiles végétales représentent 2 % du volume total (s’agissant essentiellement d’huile de soja, déversée suite à un déraillement de wagon citerne aux Etats-Unis en septembre).
Les autres produits recensés incluent des substances chimiques diverses, qui totalisent environ 3 % du bilan de l’année et parmi lesquelles dominent les acides et les engrais liquides avec des contributions d’environ 1 %.
Voir aussi
Lettre Technique Mer & Littoral n° 24 de 2008 du Cedre
Lettre Technique Eaux Intérieures n° 11 de 2008 du Cedre