Sea Empress
- Nom
- Sea Empress
- Date de l'accident
- 15/02/1996
- Lieu
- Royaume-Uni
- Zone du naufrage
- Passage du Milford Haven
- Zone du déversement
- Pleine mer
- Cause de l'accident
- Echouement
- Produit transporté
- Pétrole brut léger de la Mer du Nord
- Quantité transportée
- 130 824 tonnes
- Nature polluant
- Pétrole brut léger de la Mer du Nord
- Quantité déversée
- 73 000 tonnes
- Type de navire / structure
- Pétrolier (Simple coque)
- Date de construction
- 1993
- Lieu de construction
- Astilleros Cadix
- Longueur
- 274,3 m
- Largeur
- 43,24 m
- Tirant d'eau
- 15,8 m
- Pavillon
- Libérien
- Armateur
- Sea Tankers, Chypre
L'accident
Dans la soirée du 15 février 1996, le pétrolier libérien Sea Empress, chargé de 130 824 tonnes de Forties (pétrole léger de la mer du Nord), en route vers la raffinerie Texaco de Milford Haven, s’échoue sur les roches de St Ann’s Head, à l’entrée de la baie de Milford Haven (site où se trouvent rassemblées plusieurs raffineries fournissant le quart des besoins du Royaume-Uni en produits raffinés).
C’est le deuxième échouement de pétrolier dans la zone en cinq mois, après celui du Borga le 25 octobre 1995. Mais, à la différence du Borga, le Sea Empress, bien que de construction récente (1993), est un pétrolier à simple coque. D’après les experts, la cause de l’accident serait à rechercher dans une mauvaise appréciation des courants de marée et une difficulté de communication entre le commandant et le pilote.
Cette pollution s’élève à 72 500 tonnes de pétrole brut Forties et 360 tonnes de fioul de propulsion.
Chronologie des événements entre le 15 février et le 7 mars 1996
Dès l’alerte, un plan d’urgence est mis en œuvre par les garde-côtes britanniques. Le MPCU (Marine pollution control unit) dépêche sept avions de type DC-3 équipés de systèmes de dispersion, l’OSRL (Oil Spill Response Ltd) expédie trois semi-remorques équipés de matériels de lutte à terre, deux barges de stockage, une barge de récupération Egmopol ainsi qu’un avion Hercule C130 doté du système d’épandage de dispersants Adds Pack. Cependant, le premier objectif visé est la stabilisation du navire afin de l’alléger au plus vite.
16 février, une première tentative de transfert de cargaison est menée par le pétrolier de 30 000 tonnes Star Bergen, avec l’assistance de remorqueurs venus de Liverpool et d’Irlande.
Le 17 février, le temps se dégrade (40 nœuds de vent). Les autorités décident d’orienter le bateau face au vent et à la houle à l’aide de sept remorqueurs. Deux câbles-remorques cassent tour à tour et le bateau s’échoue de nouveau à 18 h 05 près de sa première position. Mille tonnes de pétrole se seraient déjà échappées depuis le 15 février.
Le 18 février, l’équipage russe, ainsi que les experts, sont hélitreuillés de l’épave par un hélicoptère Sea King de la Royal Air Force à 5 h 30 du matin à cause de la tempête. Les vents de secteur ouest de force 8 et des vagues de 4 à 5 mètres endommagent le navire. Dans la soirée, le bateau est remis à flot grâce à l’assistance des remorqueurs Anglian Earl, Anglian Duke et De Yue, remorqueur chinois de forte puissance, parti le matin de Falmouth. Pendant la nuit, le navire est maintenu par les remorqueurs Anglian Duke et Anglian Earl. 7000 tonnes de pétrole se seraient écoulées depuis le 17 février.
Le 19 février, le navire s’échoue à midi près de Channel Rock. Il est dégagé par six remorqueurs à la fin de l’après-midi, mais se rééchoue, par la poupe, à l’extérieur du chenal près de St Ann’s Head. Lors de ces opérations, les réservoirs tribord et centraux sont endommagés.
Ainsi, sur 24 citernes, seules trois sont restées intactes. La salle des pompes a été inondée mais la salle des machines a été préservée, l’énergie de propulsion étant ainsi sauvegardée.
Le 20 février, un nouvel essai de déséchouement est tenté par neuf remorqueurs, à marée haute (marée la plus forte du mois). C’est l’échec et la situation s’aggrave. 20 000 tonnes de pétrole se seraient alors échappées depuis le 19 février.
Le 21 février, deux tentatives sont réitérées à marée haute, le matin à 7 h 30 et dans la soirée à 21 h 00, avec l’assistance de 12 remorqueurs dont ceux de la compagnie de sauvetage hollandaise SMIT. Le déséchouement réussit enfin à 22 h 00, le bateau étant allégé grâce à l’injection de gaz inerte dans les citernes latérales. Tout en favorisant la flottabilité du pétrolier ces injections ont, en revanche, occasionné des fuites importantes de pétrole à partir des citernes perforées, portant ainsi les quantités déversées à plus de 70 000 tonnes. Dans la nuit, le pétrolier est remorqué vers Herbrandston Jetty, un appontement désaffecté de l’ancienne raffinerie Esso dans la baie de Milford Haven. Arrivé à quai, il est entouré de barrages de confinement.
Le pompage des cuves, commencé le 23 février à la suite de l’expertise de la coque, est achevé le 4 mars après quatre transferts vers le Star Bergen et le Onward Mariner, récupérant au total 58 200 tonnes de brut. Le navire est finalement remorqué le 27 mars vers Belfast (Irlande) pour réparation.
Voir aussi
Bulletin d'information du Cedre N°8 : "Médias et pollutions par hydrocarbures"
Bulletin d'information du Cedre N°7 : "Pollution du Sea Empress au Pays de Galles"
Journée d'information du Cedre 2002 : Organisation, activités et conclusions du comité d’évaluation de l’impact environnemental de la marée noire du pétrolier Sea Empress au pays de Galles. Christopher Wooldridge, Department of Earth Sciences, Cardiff University, Pays de Galles
Liens externes
ITOPF Résumé et bibliographie (en anglais).
West Wales recovering from 'environmental disaster' Dossier de la BBC.