Action de la Communauté Européenne
Mobilisation de la force d'intervention communautaire
L’unité de protection civile de la Communauté Européenne fut avertie par les autorités britanniques durant la nuit du 15 février. Les services de la Commission établirent immédiatement des contacts étroits avec le MPCU (Marine Pollution Control Unit) et la Force d’intervention communautaire pour les pollutions marines fut mise en préalerte.
La situation paraissant de plus en plus critique, le 16 février, les arrangements nécessaires à l’envoi sur place de deux experts de la force d’intervention étaient engagés. Leur mission consistait à collecter de l’information et à assister les autorités nationales.
Parallèlement les banques de données informatisées de l’agence européenne pour l’environnement confirmaient qu’une pollution par des hydrocarbures persistants générerait dans cette zone un risque de dommage biologique sévère.
A partir du 16 février, les services de la Commission ont diffusé quotidiennement aux états membres et aux organisations internationales, une fiche d’information décrivant l’évolution de la situation et les activités des experts de la Force d’intervention. De plus, le modèle EUROSPILL, développé par la Commission, fut employé pour les prévisions de dérive des nappes.
La première équipe d’experts dépêchée sur place était composée de deux spécialistes du Cedre, tandis qu'une scientifique d’AEA (Atomic Energy Agency) Technology était nommée coordinateur pour la Communauté Européenne.
En liaison avec le MPCU, elle avait pour tâche de coordonner la présence éventuelle d’observateurs officiels d’autres états membres, afin de ne pas alourdir la tâche des autorités et des équipes opérationnelles impliquées dans l’opération.
En effet, d’autres états membres, les Pays-Bas en premier, envisagèrent d’envoyer des observateurs sur le terrain. C’est ainsi que, dès le 18 février, deux représentants des Pays-Bas et un irlandais rejoignaient leurs collègues français déjà sur place.
Les informations disponibles ce jour là indiquaient que le navire était en grave danger compte tenu de l’état de ses citernes tribord et centrales et des exécrables conditions météorologiques.
Le 20 février, les experts européens présents au Joint Response Centre discutèrent des possibilités de coopération et d’assistance internationales. L’offre de la Marine nationale française de dépêcher deux navires spécialisés dans la mise en œuvre du système de récupération TRANSREC fut acceptée par le MPCU.
Après plusieurs jours de difficiles opérations d’allégement, le Sea Empress fut finalement remis à flot et remorqué vers les appontements de Milford Haven le 21 février.
Cependant de longues et complexes opérations de récupération et de nettoyage restaient encore à accomplir.
Le 21 février, trois experts suédois rejoignaient le groupe déjà sur le site, suivis le 22 par deux observateurs italiens puis un observateur norvégien. De leur côté, les Pays-Bas fournissaient l’assistance de deux navires équipés du système de récupération « sweeping arm », offrant ainsi un exemple supplémentaire de l’excellente coopération établie au sein des états membres.
Les deux observateurs français et les deux observateurs hollandais furent également chargés de jouer le rôle d’officiers de liaison entre les autorités britanniques et leurs autorités nationales.
Compte tenu de l’amélioration de la situation, la Communauté Européenne commença à se désengager à partir du 4 mars. Les navires français et hollandais quittèrent les eaux britanniques et le nombre d’observateurs fut réduit. Le dernier observateur de la Force d’intervention communautaire quitta définitivement Milford Haven le 12 mars 1996.
Aide financière de la Commission Européenne
Par ailleurs, les autorités du sud du Pays de Galles, de la Cornouailles et du Devon sollicitèrent de la Commission une aide financière pour la mise en place d’un programme de suivi environnemental.
Ce type d’action avait déjà été entrepris lors des accidents de l’Aegean Sea en 1992 et du Braer en 1993.