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Deepwater Horizon

Nom
Deepwater Horizon
Date de l'accident
20/04/2010
Lieu
États-Unis
Zone du naufrage
Golfe du Mexique, 66 km au large de la Louisiane
Zone du déversement
Pleine mer
Cause de l'accident
Explosion
Nature polluant
Pétrole brut
Quantité déversée
Entre 700 000 et 860 000 m3
Type de navire / structure
Plate-forme (forage pétrolier "offshore profond")
Date de construction
2001
Lieu de construction
Hyundai Heavy Industries Shipyard, Ulsan, Corée du Sud
Longueur
121 m
Largeur
78 m
Tirant d'eau
41 m
Pavillon
Iles Marshall
Propriétaire
Transocean ltd
Opérateur
BP (britannique), Anadarko Petroleum Corp. (canadien) et Mitsui & Co (japonais)

L'accident

Le 20 avril 2010, à 66 km au large des côtes de la Louisiane, dans la zone économique exclusive des États-Unis, la plate-forme de forage pétrolier Deepwater Horizon (autrement dénommée Macondo/MC 252), est victime d’une explosion suivie d’un incendie qui durera plus de 24h. Cet accident fait 17 blessés et 11 disparus sont à déplorer après 3 jours de recherche en mer. Les garde-côtes américains parviennent à évacuer rapidement 115 des 126 personnes présentes sur le site au moment du drame.

La plate-forme sombre deux jours plus tard, et les quelques 3 000 m3 d'hydrocarbures présents à bord sont soit partis en fumée, soit répandus en mer. D’importants moyens de lutte antipollution sont rapidement dépêchés sur place et des observations réalisées à l’aide de robots sous-marins téléopérés (aussi appelés ROV) révèlent que 159 m3 de pétrole brut s’échapperaient quotidiennement du riser situé à une profondeur de 1 500 m. La libération du pétrole se fait sans aucun contrôle car le bloc obturateur censé fermer automatiquement la tête de puits en cas de surpression n’a pas fonctionné.

Quelques jours plus tard, une révision des estimations initiales annonce que les fuites seraient cinq fois plus importantes que prévu. Ainsi, selon BP, 800 m3 de pétrole brut s’échapperaient chaque jour en mer. Un comité d'experts indépendants affirment cependant que la quantité de pétrole qui s’échappe réellement pourrait être 5 fois supérieure. Fin août, les estimations sont revues à la hausse par ce comité d'experts indépendants puisque la quantité de pétrole brut déversée s'élèverait entre 8 400 et 9 900 m3 par jour.

 

 

Le 29, le gouvernement fédéral des États-Unis déclare cette pollution de "catastrophe nationale". Le 30 avril 2010, après la Louisiane, c’est au tour de l’Alabama, de la Floride et du Mississippi de décréter l’état d’urgence. Le 2 mai, le président Barack Obama se rend en Louisiane afin d'inspecter les opérations de lutte mais aussi pour témoigner sa solidarité envers les pêcheurs et les populations du littoral. Le 22 mai, il annonce la mise en place d'une commission d'enquête indépendante chargée de faire la lumière sur les causes de l'accident. Les 14 et 15 mai, le président Barack Obama effectue sa quatrième visite sur les côtes du golfe du Mexique.

Le gouvernement américain prend une part active dans le suivi des actions menées par BP (British Petroleum). Le Département de l’Énergie fait ainsi appel à plusieurs des scientifiques et ingénieurs de différents laboratoires du Nouveau-Mexique et de Californie.

Le gouvernement américain instaure le 12 juillet 2010 un moratoire de 6 mois (jusqu'au 30 novembre) interdisant le forage en eaux profondes. Il sera levé dès la mise au point d'un ensemble de règles renforçant les mesures de sécurité sur les plateformes pétrolières. Ce moratoire est levé plus tôt que prévu le 12 octobre.

Début août 2010, l'équipe scientifique chargée par les autorités américaines d'évaluer la quantité d'hydrocarbures déversée par le puits fuyard annonce leur première estimation : 779 000 m3 d'hydrocarbures se seraient déversés soit l'équivalent de 40 Erika, de 20 Exxon Valdez ou de 3,5 Amoco Cadiz. 

Les opérations menées sur et sous l’eau auraient permis de traiter 40 % du pétrole déversé :
• 20 % retirés du milieu par récupération, essentiellement par captage direct en tête de puits (17%) et seulement 3% par écrémage en surface ;
• 16 % dispersés chimiquement (5 % en surface, plus de 10 % au niveau de la tête de puits) ;
• 5 % brûlés in situ. 

La fuite a été stoppé mi-juillet 2010, le puits est définitivement colmaté le 19 septembre. Environ 36 % du volume total de pétrole déversé se seraient dégradés (23 % par évaporation ou dissolution, 13 % par dispersion naturelle).

Le 1er décembre 2010, l'administration gèle l'exploitation gazière et pétrolière dans des zones où aucune activité de forage n'est actuellement autorisée (la côte atlantique centrale et méridionale, l'est du golfe du Mexique) et ce, jusqu'en 2017.

Le 11 janvier 2011, à l'initiative du président Barack Obama, la commission nationale chargée d'enquêter sur les causes de l'explosion a rendu ses conclusions dans un rapport. Elles mettent en cause à la fois les décisions prises par BP, Halliburton et Transocean (partenaires de BP) ainsi que les pratiques des autorités américaines de contrôle des plateformes pétrolières.

L’explosion de la plateforme Deepwater Horizon a entraîné le plus important déversement d’hydrocarbures de l’histoire des États-Unis, voire du monde, si l’on retient l'hypothèse basse de déversements de pétrole survenus lors du conflit Irak/Koweït dans le golfe persique en 1991 (500 000 tonnes). Jamais effort de réponse n’aura été aussi impressionnant au regard des moyens et expertises qui ont été mobilisés à terre et sur l’eau, mais aussi dans les airs et sous l’eau.  

 

 

Dernière modification le 03/04/2020

Voir aussi

L'animation crée par le Cedre à l'occasion des 10 ans de Deepwater Horizon

Bulletin d'information du Cedre, N°30 : "Plate-forme Deepwater Horizon, Lutte sur le littoral : protection"

Bulletin d'information du Cedre, N°29 : "Deepwater Horizon, récupération mécanique"

Bulletin d'information du Cedre, N°28 : "Accident de la plate-forme Deepwater Horizon"

Bulletin d'information du Cedre, N°27 : "L' explosion de la plateforme Deepwater Horizon"

 

Lettre Technique Mer - Littoral, 2020, n°51

Lettre Technique Mer - Littoral, 2018, n°47

Lettre Technique Mer - Littoral, 2017, n°46

Lettre Technique Mer - Littoral, 2014, n°40

Lettre Technique Mer - Littoral, 2013, n°37

Lettre Technique Mer - Littoral, 2010, n°29-30

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