Produits biodégradants
Conçus pour favoriser ou accélérer la biodégradation des hydrocarbures, ces produits sont employés sur le littoral pour contribuer à la restauration des sites pollués ou pour traiter des déchets issus de pollutions.
On appelle biodégradation des hydrocarbures, l'ensemble des transformations des chaînes carbonées par l'action des micro-organismes. Au fil du temps les hydrocarbures peuvent être dégradés en composés plus légers jusqu'à une conversion complète, c'est-à-dire en gaz carbonique et eau. On parle alors de minéralisation qui constitue le processus d'épuration idéal, puisque tout le carbone organique est transformé en carbone minéral. Toutefois, une partie du carbone est utilisée par les micro-organismes pour se multiplier et former de la biomasse qui nécessite en outre de l'azote et du phosphore. A titre indicatif, la biodégradation complète de 1 kg d'hydrocarbures consomme 2,6 kg d'oxygène et 70 g d'azote pour former 1,6 kg de gaz carbonique, 1 kg d'eau et 1 kg de biomasse.
La capacité épuratrice des microorganismes se trouve limitée par plusieurs facteurs :
- la nature des hydrocarbures :
Les paraffines linéaires et les aromatiques légers sont facilement dégradés, mais les hydrocarbures ramifiés, les polyaromatiques lourds, les résines et les asphaltènes le sont beaucoup plus difficilement.
- la disponibilité des éléments nutritifs :
La dégradation complète de 1 kg d'hydrocarbures consomme l'oxygène dissous dans 300 m³ d'eau et l'azote des nitrates contenus dans 1000 m³ d'eau en se référant à la teneur moyenne de l'eau de mer.
Il en résulte que la biodégradation du pétrole est un processus lent, plusieurs semaines à plusieurs mois ou même plusieurs années dans les conditions les moins favorables (sédiments peu oxygénés), et souvent incomplet, en particulier en ce qui concerne les hydrocarbures lourds.
Les traitements entrepris en vue de favoriser, accélérer, provoquer la biodégration des hydrocarbures sont encore appelés biorestaurations.
Il existe principalement deux grands types techniques de biodégradation :
- la biostimulation : ces traitements consistent à diminuer ou supprimer les facteurs environnementaux qui limitent l'action des bactéries. Dans cet esprit, on peut ajouter des éléments nutritifs (azote, phosphore) avec des fertilisants, supprimer toute carence en oxygène (hersage, ...), améliorer la biodisponibilité du polluant (ex : ajout de tensioactifs, ...). Le recours à des fertilisants est la technique la plus courante.
- la bioaugmentation : ces traitements consistent à ajouter des micro organismes au milieu ou au déchet à traiter (ex : ensemencement avec des consortia bactériens). Il est possible de combiner des actions de bioaugmentation avec des actions de biostimulation (ex : ensemencement et ajout de fertilisants).
Ces produits, destinés à la restauration de littoraux pollués, sont en plein développement et recouvrent une grande diversité. Il n'existe pas encore de méthode d'évaluation en laboratoire reconnue et normalisée.
Voir aussi
Bioremediation in Marine Oil Spill
IMO, 2004 Edition