Connaissance des zones à risques
Divers pays, dont la France, se sont attachés depuis quelques années à établir un inventaire des zones d’immersion de munitions dans leurs eaux territoriales et dans leur zone économique exclusive.
Pour la France, les deux principales zones connues sont la fosse des Casquets, en Manche et une zone au large de Sein, où 12 navires et 70 tonnes de munitions chimiques ont été immergés avant 1980.
La convention OSPAR pour la protection de l’Atlantique du Nord-Est a engagé depuis 2004 un vaste inventaire des connaissances sur le sujet en mer du Nord et en mer Baltique.
Elle a ainsi répertorié 140 sites de dépôt de l’Islande à Gibraltar, dont 30 contenant des armes chimiques et recensé 1879 rencontres de munitions par des bateaux de pêche et des dragues sur la période 2004-2009, soit près d’une rencontre par jour ouvré.
Dans ces rencontres, 1821 étaient suffisamment bien localisées pour être reportées sur une carte, qui met en évidence une forte concentration dans la partie sud de la mer du Nord, entre la Grande-Bretagne et les Pays-Bas.
La commission pour la protection de l’environnement de la mer Baltique (commission d’Helsinski, en bref HELCOM) estime pour sa part à 40 000 tonnes les munitions présentes en mer Baltique, dont 13 000 tonnes de munitions chimiques.
Le James Martin Center for Nonproliferation Studies (CNS), à Monterey, a produit une carte du monde rassemblant 127 sites de dépôt de munitions et rapporte qu’il y aurait au moins 160 000 tonnes de munitions chimiques dans les eaux de l’ancienne URSS.