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Exxon Valdez

Nom
Exxon Valdez
Date de l'accident
24/03/1989
Lieu
USA
Zone du naufrage
Détroit du Prince William, Alaska
Zone du déversement
Pleine mer
Cause de l'accident
Echouement
Quantité transportée
180 000 tonnes
Nature polluant
Pétrole brut d'alaska
Quantité déversée
38 500 tonnes
Type de navire / structure
Pétrolier (Simple coque)
Date de construction
1986
Longueur
300,85 m
Largeur
50,65 m
Pavillon
Américain

L'accident

Le 24 mars 1989, en pleine tempête, le pétrolier américain Exxon Valdez, qui vient de charger 180 000 tonnes de pétrole brut au terminal de Valdez, s'écarte du couloir de navigation pour éviter des blocs de glace à la dérive. Le commandant ordonne à l'homme de barre de passer sous pilote automatique. Moins de 30 minutes plus tard, le navire s'échoue à 12 nœuds sur le récif Blight, situé à une dizaine de mètres de profondeur, dans le détroit du Prince-William, zone de pêche importante.

L'échouement endommage 11 citernes sur 13 et provoqué le déversement de 38 500 t de pétrole brut. Plus de 7 000 km² de nappes polluent 800 km de côtes (2 000 km avec tous les îlots et échancrures).

La ville de Valdez a déjà été traumatisée 25 ans plus tôt par un tremblement de terre dévastateur. La ville entière a été reconstruite et devient, en 1976, le Port du brut.

Le déversement de ces 38 500 tonnes de pétrole brut font de l’Exxon Valdez le navire responsable de la plus grande marée noire que connaissent les États-Unis.

C'est un choc psychologique considérable pour les États-Unis et le groupe Exxon, qui n'imaginaient pas une telle catastrophe possible.

La lutte contre la pollution

Pendant l’année 1989, onze milles personnes sont embauchées par Exxon pour nettoyer au plus vite et le plus efficacement possibles les dégâts. Des dizaines de milliers de volontaires et des moyens sans précédent sont mobilisés (1 400 navires, 85 hélicoptères et 1 100 personnes) pour sauver oiseaux et mammifères marins, et nettoyer le littoral plage à plage.

En 1990, 1 100 personnes poursuivent le nettoyage. Cette main d’œuvre coûte cher, Exxon paye 1 000 dollars par volontaire par semaine.
La biorestauration, c’est-à-dire l’accélération ou la favorisation des processus naturels de dégradation par les microorganismes, est utilisée. La diminution du taux de pétrole sur les surfaces traitées est trois fois plus rapide. Cette technique est donc recommandée pour le nettoyage.

Les dépenses d’Exxon

Au 1er juin 1989, soit moins de 3 mois après l’échouement du pétrolier, les dépenses s’élèvent à 135 millions de dollars. Elles montent à 300 millions de dollars au 1er juillet et début 1996, atteignent près de 2.5 milliards de dollars.

Ces dépenses ne sont pas vaines puisque en 3 ans, 500 des 800 km de côtes souillées sont nettoyées. Malgré cela, la pollution résiduelle continue régulièrement d’affecter certaines espèces et les conséquences de l’accident de 1989 sur la vie sauvage sont sans doute bien plus élevées que le bilan initial qui annonçait 250 000 oiseaux marins, 2 800 loutres et 300 phoques victimes directes du pétrole de l’Exxon Valdez.

En 1991, un accord entre le gouvernement fédéral l’État d’Alaska et Exxon établit une facture totale de 1.15 Milliard de dollars (soit 900 millions d’euros) réparti : 150 millions de dollars en accord de connaissance du crime environnemental, 100 millions de répartition des dégâts causés par l’accident et 900 millions de dollars de responsabilité civile de la compagnie Exxon. En 2004, après de nombreuses stratégies judiciaires, Exxon est condamné à verser 4.5 milliard de dollars de dommages punitifs. La compagnie fait appel de cette décision.

Conséquences de la catastrophe

Les leçons tirées de la catastrophe d’un point de vue législatif sont importantes puisque l’amendement « Double coques » du 6 mars 1992 est promulgué et voté pour tous les navires construits après le 6 juillet 1996 (Convention MARPOL, règle 13F).

Un procès est engagé par l'administration américaine, des associations et des particuliers contre Exxon, qui se retourne contre ses assureurs.

Dans les actions judiciaires engagées, de nombreuses accusations seront portées contre le commandant : consommation d'alcool avant d'embarquer, manque d'encadrement de son équipage, pilote automatique mis trop rapidement, tentatives dangereuses de déséchouement du navire, etc.

Conséquences écologiques

Dix ans après la catastrophe, les taux de mortalité de certaines espèces ou d’œufs restent anormalement élevés, sans qu’un rapport avec le naufrage puisse être clairement affirmé par les experts.

Le retour à l’équilibre des populations touchées risque d’être retardé par la persistance de poches de pétrole frais enfouies dans les sédiments.

Et après ...

Après plusieurs changements identités et propriétaires, l’Exxon Valdez est aujourd’hui appelé l’ « Oriental Nicety ». Il appartient à une firme indienne, spécialisée dans la démolition de navires et située sur la ville côtière d’Alang.

Début mai 2012, l’ex -Exxon Valdez se voit refuser son entrée en Inde où il doit y être démantelé.

Les autorités maritimes et les autorités de contrôle de la pollution, qui avaient donné leurs accords au préalable, sont revenues sur leurs positions après avoir reçu une ordonnance de la Cour Suprême de New Delhi. Ainsi suite à une pétition déposée par des défenseurs de l'environnement, la Cour Suprême exige des assurances complémentaires concernant les risques de pollution. Elle demande au gouvernement de se conformer à la Convention de Bâle dont il est signataire. Cette convention contrôle les mouvements transfrontaliers de déchets dangereux.

Dernière modification le 25/03/2014

Voir aussi

Bulletin d'information du Cedre, N°4 : "Procédés de biorestauration"

Bulletin d'information du Cedre, N°2 : "Dommages économiques causés aux activités halieutiques"

 

Lettre Technique Mer - Littoral, 2017, n° 46

Lettre Technique Mer - Littoral, 2014, n° 40

Lettre Technique Mer - Littoral, 2009, n° 26

Lettre Technique Mer - Littoral, 2007, n°17

Lettre Technique Mer - Littoral, 2006, n°15

Lettre Technique Mer - Littoral, 2003, n°4

 

Journée d'information du Cedre 2002, La limitation des conséquences sur les ressources naturelles exploitées: la gestion des zones conchylicoles dans la pollution de l’Erika. H. Oger-Jeanneret, Ifremer

Journée d'information du Cedre 1996, Cas concret - Accident de l'Exxon Valdez en Alaska. A. Bassères, Ingénieur de Recherches (ELF).

L'Exxon Valdez : la marée noire la plus chère ; dossier pédagogique sur les marées noires, Poster disponible au format PDF

Liens externes

Reportages télévisés, Archives en ligne de l'INA

Itopf, Résumé de l'accident (en anglais)

Exxon Valdez Oil Spill, Site du National Marine Fisheries Service Alaska Regional Office, évaluation des dommages et restauration (en anglais)

Fiche accident de la NOAA (en anglais)

Exxon Valdez Oil Spill Restoration, Impacts sur l'environnement, restauration, informations pour les chercheurs et les étudiants (en anglais)

Galerie de photos, La catastrophe et les opérations de lutte

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