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CMA CGM Strauss

Nom
CMA CGM Strauss
Date de l'accident
19/02/2010
Lieu
Italie
Zone du naufrage
A 1,5 nautique au sud du port de Gênes-Voltri, Italie
Zone du déversement
Pleine mer
Cause de l'accident
Collision
Nature polluant
Hydrocarbure HFO 500
Quantité déversée
180 tonnes
Type de navire / structure
Porte-conteneurs (5 782 EVP)
Date de construction
2004
Longueur
277,28 m
Propriétaire
CMA CGM

L'accident

Le vendredi 19 février 2010, le remorqueur italien le Francia procède au remorquage du porte-conteneurs CMA CGM Strauss à 1,5 nautique au sud du port de Gênes-Voltri (Italie). Une collision entre les deux navires entraîne le percement d'une soute à combustible du porte-conteneurs et un rejet d’hydrocarbures estimé à 180 tonnes de HFO 500.

Dispositif mis en place

L'équipage du CMA CGM Strauss prend immédiatement toutes les mesures nécessaires pour arrêter le déversement d’hydrocarbures, notamment en transférant le contenu de la soute endommagée vers d’autres soutes et en faisant prendre de la gîte au navire. La fuite de fuel est ainsi rapidement maîtrisée, le CMA CGM Strauss et le Francia peuvent retourner au port en toute sécurité.
Rapidement alertées, les autorités italiennes mettent à disposition des moyens nautiques spécialisés dans la lutte antipollution. Malgré cette intervention, une partie des nappes de polluant, non traitée par les moyens italiens et poussée par le courant Ligure, menace dès le 23 février 2010 le littoral de la côte d’Azur. Ce même jour, les autorités italiennes demandent le déclenchement du plan Ramogepol (destiné à coordonner les moyens de lutte anti-pollution), suivies rapidement par les autorités françaises qui, par principe de précaution, activent de leur côté le dispositif ORSEC maritime. Au fil des jours, cette pollution extrêmement parsemée et étalée sur une zone étendue évolue au large de la Côte d’Azur, sans vraiment l’inquiéter, car portée par un constant courant de Ligure parallèle à la côte et par des vents forts favorisant plutôt la dérive des plaques vers le large. La zone française couverte par les moyens aériens de surveillance et les navires de lutte antipollution s'étale du Sud de Nice au sud du cap Camarat.
À la demande de la Préfecture maritime de la Méditerranée, un expert du Cedre intègre la cellule de crise mise en place. Après consultation du service intervention du Cedre, la possibilité, initialement envisagée, de disperser de l'HFO 500 est rapidement écartée par les autorités françaises.

 

 

Lutte en mer

Un récupérateur de type « Foilex » est utilisé à bord du navire antipollution italien San Giacomo, directement disposé dans les plaques de produit frais. Les autorités italiennes annoncent qu’elles ont récupéré environ 140 m3 de produits (vraisemblablement d’un mélange eau/hydrocarbures). Du côté français, la tête « Hiwax » embarquée à bord du bâtiment de soutien, d'assistance et de dépollution (BSAD) Ailette est également utilisée pour pomper en direct des plaques pouvant atteindre 2 mètres de diamètre. Cette stratégie de récupération « plaque après plaque » et l’utilisation du« Transrec 250 » version « Hiwax » permet de collecter une partie des plaques de polluant repérées par les moyens aériens. En vue d'améliorer la récupération en concentrant les nappes, la décision est prise le 25 février de mettre à l’eau 300 m de barrage antipollution gonflable de type « Aérazur 210 », remorqué « en boeuf » par l’Ailette et le remorqueur privé Laisse Dire III affrété par la CMA CGM. Le CMA CGM Strauss est réparé dans le port de Gênes et reprend son service vers l'Asie le 27 février 2010.

Le même jour, les deux bâtiments de la Marine nationale Chevreuil et Bélier effectuent des opérations de récupération de boulettes à l’aide d’épuisettes à une vingtaine de nautiques de la côte. Le dispositif de lutte est progressivement désarmé les jours suivants. Le 5 mars, la Préfecture maritime de la Méditerranée annonce la désactivation du dispositif ORSEC maritime ainsi que celle du centre de traitement de crise.

 

 

Techniques de lutte utilisées

- le brassage mécanique des nappes (ou des irisations),
- la récupération directe des concentrations de polluant en utilisant un récupérateur à seuil auto ajustable de type « Foilex » par les italiens,
- la récupération directe des concentrations de polluant en employant l'ensemble « Transrec 250 » et tête « Hiwax » (à partir du BSAD Ailette de la Marine Nationale),
- la mise à l’eau de 300 m de barrage antipollution gonflable de type « Aérazur 210 », remorqué en « bœuf » par l’Ailette et le Laisse Dire III , avec récupération en fond de poche en utilisant la tête « Hiwax »,
- le ramassage manuel par épuisettes de quelques amas de boulettes flottantes situés à 15/20 nautiques de la côte.

Dernière modification le 02/05/2011

Voir aussi

Bulletin d'information du Cedre, N°27 : "La pollution du porte-conteneurs Strauss"

Lettre Technique Mer - Littoral, 2010, n°29-30

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