Thèse coencadrée avec l'Université de Bretagne Occidentale.
Directrice de thèse : Karine Pichavant-Rafini, maître de conférences à l'UBO
Jury : Rachid Amara, Philippe Garrigues, Jérôme Cachot, Philippe Lemaire, Stéphane Le Floch, Michael Theron
Résumé : Depuis les années 70, les dispersants chimiques sont utilisés pour lutter contre les marées noires en milieu offshore. Toutefois la question de la pertinence de leur utilisation se pose. En effet, en augmentant la biodisponibilité du pétrole, les dispersants peuvent amplifier les conséquences d'une pollution par hydrocarbures. Dans cette optique, ce travail de thèse a pour objectif d'évaluer expérimentalement les effets de dispersions chimiques du pétrole chez le poisson. Il est articulé autour de quatre axes. Une première étude en toxicité aigüe a été menée sur le bar (Dicentrarchus labrax) afin d'obtenir des éléments de comparaison entre différents mélanges pétrole-dispersants. Ensuite, les effets sub-létaux d'une exposition ont été évalués sur le bar en focalisant sur trois paramètres intégrateurs : la croissance, le système immunitaire et les défenses anti-oxydantes. Les effets d'un mélange pétrole-dispersant ont été évalués sur la contractilité du myocarde et son activité métabolique. Enfin, l'expérimentation traitant du métabolisme cardiaque a été appliquée à une espèce représentative des écosystèmes arctiques, la morue polaire Boreogadus saida.
Ce travail de thèse a mis en évidence que le pétrole dispersé pouvait avoir un impact sur les premiers niveaux d'organisations des individus. Au niveau subcellulaire, l'étude des activités mitochondriales ont démontré l'existence de variation inter-espèce. L'étude de la fonction cardiaque a mis en évidence des phénomènes de compensation des bars exposés à du dispersant. Ces phénomènes de compensations sont retrouvés à un niveau intégratif avec la croissance mais surtout avec l'immunité où des altérations subcellulaires ont été compensées à un niveau intégrateur.
Ce travail a aussi permis d'obtenir une meilleure compréhension des intéractions entre pétrole, dispersant et organisme. Les différentes études ont montré que les différences de toxicités observées sont essentiellement dues aux concentrations en hydrocarbures. Il a été démontré également que le dispersant ne semble pas aggraver la toxicité intrinsèque du pétrole. Ceci tendant à mettre en évidence le fait qu'il n'y a pas d'effet synergique du pétrole et du dispersant sur la toxicité.
Référence bibliographique : http://doc.cedre.fr/index.php?lvl=notice_display&id=9280