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Evaluation des risques

En France, la Préfecture maritime de l’Atlantique et, du coté britannique, la MCA (Maritime and Coastguard Agency) engagent une évaluation des risques préalable à une tentative de remorquage du navire abandonné. Cette évaluation présente des composantes classiques dans un accident de navire : des prévisions de dérive de l’épave, de conteneurs qui tomberaient à la mer et de nappes de fioul de soute en cas de déversement.

Au départ d’Anvers, le MSC Napoli renferme dans ses soutes 3 512 tonnes d’IFO 380 et 152 tonnes de diesel marine. Il transporte 2 318 conteneurs, contenant 41 730 tonnes de marchandises dont près de 1 700 tonnes de produits dangereux avec, entre autres, 167 kilogrammes d’explosifs, 177 tonnes de gaz, 462 tonnes de liquides inflammables, 107 tonnes de solides inflammables, 61 tonnes d’oxydants, 143 tonnes de matériaux toxiques et plus de 200 tonnes de matières corrosives.

 
A partir du milieu de l’après-midi du 18 janvier, il faut analyser en urgence, dans le manifeste du navire, les risques liés aux produits de la cargaison classés comme dangereux. En pratique, à partir d’un listing informatique de 106 pages contenant jusqu’à 7 entrées par page, le challenge consiste à identifier deux types de dangers qui sont ensuite discutés en comité d’experts : les dangers pour les intervenants (produits explosifs ou inflammables, gaz toxiques) et les dangers pour l’environnement marin (polluants aquatiques).
Deux types de dangers sont examinés, puis discutés en comité d'experts à la Préfecture maritime : les dangers pour les intervenants (produits explosifs ou inflammables et gaz toxiques) et les dangers pour l'environnement marin (polluants aquatiques, produits toxiques pour la faune et la flore).

 
Le problème dans ce genre de situation n'est pas tant la dangerosité d'un produit isolé, disponible dans la littérature spécialisée mais, comme l'avait montré l'accident du MSC Rosa M, le problème des interférences entre produits, comme le voisinage d'un produit inflammable en cas de contact avec l'eau avec un produit réactif aggrave la chaleur. Le problème est aussi de parvenir à faire vite sans rien négliger. En particulier, la dangerosité d'un produit ou d'un voisinage entre produits n'est pas seulement une question de composition mais aussi une question d'emballage.

 
Le même produit conditionné en fûts métalliques qui résisteront plusieurs semaines dans l'eau de mer, en poches de plastique scellées qui dériveront en surface ou en cartons qui se déliteront dans l'eau, n'est pas à considérer de la même manière. Un produit plus dense que l'eau dans un conditionnement qui favorisera la flottabilité de son conteneur n'est pas à considérer de la même manière que le même produit en vrac dans un conteneur qui coulera très vite. Malheureusement, les listings de colisage portent souvent des mentions lapidaires comme "boîte" ou "paquet", ne permettant pas de déterminer leur résistance au contact avec l'eau.

Dernière modification le 28/04/2010
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