Ece : Déversements accidentels d'acide
Les déversements accidentels d'acide en mer ou en zone portuaire par abordages entre navires, échouements ou défaillances matérielles sont nombreux. Les conséquences ont parfois été dramatiques pour les équipages. Elles ont toujours été localisées, très temporaires et globalement mineures pour l'environnement.
Acide phosphorique
- la présence de fûts d'acide phosphorique dans la cargaison de multiples produits chimiques du cargo Cason, s'échouant le 5 décembre 1987 au cap Finisterre espagnol et prenant feu (voir notre dossier Cason) ;
- une fuite en rivière de 336 tonnes d'une solution de fertilisants composé à 75% d'acide phosphorique, depuis une usine de fertilisants à Gibson, Floride, USA, le 4 mai 1988 ;
- le déraillement près de Bethel (Caroline du Nord, USA) d'un train de produits chimiques, dont de l'acide phosphorique, avec déversement partiel dans un affluent de la rivière Tar, le 1er février 2000.
- le déversement dans un réseau d'évacuation rejoignant la rivière Peace de 15 000 m³ d'eaux industrielles contenant de l'acide phosphorique par une fabrique d'engrais à Lakeland, Floride, le 29 septembre 2004 suite à un ouragan.
Les études d'impact qui ont été réalisées n'ont pas montré dans ces accidents d'effets environnementaux significatifs directement liés à l'acide phosphorique au-delà du point de déversement lui-même.
Acide sulfurique
- une erreur de manipulation conduisant à pomper de l'acide par dessus bord pendant 11 jours, au terminal de Trevo, Brésil en août 1998 (voir notre dossier Bahamas) ;
- le 10 novembre 1998, 100 tonnes d'acide sulfurique concentré sont retrouvées dans les compartiments de la double coque du navire Panam Perla (voir notre dossier Panam Perla) ;
- le naufrage discret du chimiquier Balu au large du golfe de Gascogne le 20 mars 2001 avec 8 000 tonnes d'acide sulfurique à bord (voir notre dossier Balu) ;
- le naufrage dans le port de Hambourg le 28 juin 2004 du chimiquier Ena 2, suite à une erreur de manoeuvre, avec déversement de 6 tonnes d'acide sulfurique dans un bassin portuaire (voir notre dossier ENA 2) ;
- la rupture d'une cuve de 11 000 t dans une usine chimique Kemira en Suède le 4 février 2005 provoque le dégagement d'un nuage toxique et d'une réaction exothermique avec l'eau. Pendant 3 heures, 110 000 habitants restent calfeutrés le temps de la dissipation du nuage toxique.
Acide chlorhydrique
- en Hollande, en 1979, le Sindbad perd une partie de sa cargaison : 51 cylindres (de 1 tonne chacun) de chlore, dont la réactivité avec l'eau entraîne la production d'acide chlorohydrique. Certains cylindres sont repérés et récupérés rapidement. Cinq ans après, 27 cylindres sont localisés et détruits sur place en raison de l'avancée de la corrosion. 13 cylindres n'ont jamais été retrouvés ;
- le 28 avril 1998, le chimiquier Martina, chargé de 600 tonnes d'acide chlorhydrique, entre en collision avec un porte-conteneurs en Suède. Le navire se casse en deux et coule, cinq membres d'équipage disparaissent. La cargaison est déchargée de façon contrôlée.
Acide nitrique
- Le 7 mai 2000, au large d'Alexandrie en Egypte, le Dalhia-S fait naufrage avec 165 tonnes d'acide nitrique à bord. Une intervention sur l'épave est envisagée, sans qu'elle semble avoir été réalisée ;
- La péniche Stolt Rotterdam prend feu et fait naufrage sur le Rhin en Allemagne, le 15 novembre 2001, avec 1 300 tonnes d'acide nitrique. Le pompage de l'acide dans les cuves restées intactes, dure une semaine.
Le principal problème rencontré dans ces accidents concerne le risque encouru par les équipages et, en zone portuaire, par les riverains, en particulier du fait de la production de gaz toxiques et de réactions exothermiques lors du contact entre l'acide et un métal. Des pertes de vies humaines ont ainsi été à déplorer dans les cas du Cason et du Martina.
L'information sur les effets environnementaux est très réduite. Soit il n'y a pas eu d'études d'impact (ex : Balu), soit les études ont été peu démonstratives, plus qualitatives que quantitatives (ex : usine de fertilisants à Gibson).
Voir aussi
Guides d'intervention Chimique, Guides donnant rapidement accès aux informations de première nécessité en cas de déversement de produits chimiques.