Opérations d'allégement et d'enlèvement
Suite à l'échouement du porte-conteneurs Rokia Delmas le 24 octobre 2006, l'armateur est mis en demeure de prendre toutes les mesures nécessaires afin de faire cesser le danger que représente le navire pour le littoral français.
Après les opérations de pompage du fioul (quasi intégralement effectuées entre le 27 octobre et le 3 novembre), l'enlèvement des conteneurs et de la cargaison de bois peut commencer le 10 novembre, sachant que le rythme des opérations est dicté par l'état de la mer et notamment l'intensité de la houle. Plusieurs ouvertures sont effectuées pour accéder aux divers ponts et procéder à l'enlèvement de la cargaison s'y trouvant.
Au mois de février 2007, la société SMIT, déjà en charge des opérations d'allégement, est retenue pour procéder à l'enlèvement de la coque, en association avec les sociétés SCALDIS et LES ABEILLES INTERNATIONAL. La société SMIT est déjà connue pour avoir enlevé la coque du Tricolor dans le Pas-de-Calais en 2003.
Un plan de prévention des pollutions accompagne le plan de sauvetage. Il consiste en la mise en place d'un barrage ceinturant l'ensemble du chantier et le pré-positionnement de moyens de récupération d'hydrocarbures (écrémeurs, absorbants, barrages.). Ces moyens importants sont mis en œuvre par une équipe d'alerte de 8 personnes, disponible sur place en 45 minutes.
Le 9 mars, la société procède à l'allègement des superstructures du navire, avant de pouvoir commencer l’enlèvement de l’épave.
Le 2 avril un feu se déclare à bord du Rokia Delmas. L'origine accidentelle de ce feu est due à l'oxydécoupage du pont 4 (directement en contact avec du bois). Il est à signaler qu'aucune pollution ni irisation n'apparaît, si ce n'est quelques traces de suie dues aux volutes de fumée qui disparaissent rapidement. A 6h le lendemain, le feu est maîtrisé. Le temps perdu pour la poursuite du chantier est limité à 48 heures.
Les travaux de découpe et d'enlèvement se poursuivent jusqu'en septembre, quand la phase I du chantier (déchargement et allégement du navire) est clôturée.
Après l'enlèvement des structures supérieures du navire, il devient évident que la coque ne peut pas être reflouée et évacuée en une seule fois en raison de sa déformation. La phase II consiste donc à découper le navire transversalement en cinq tronçons verticaux (appareil à gouverner, compartiment machines, partie avant, puis zone milieu scindée en deux parties).
La phase suivante (III) permet l'évacuation de chaque partie de la coque vers le port de La Rochelle au moyen d'une barge grue, avant expédition finale vers le lieu de démolition. Le transfert du dernier tronçon de coque encore à l'eau dans le port de La Pallice se fait le 28 novembre au soir. Une plongée d'inspection est conduite le 17 décembre. Elle met en évidence la présence de quelques débris résiduels qui sont retirés le 18 décembre par l'opérateur en charge du chantier.
Constatant que l'ensemble des parties du navire Rokia Delmas sont retirées du milieu marin, que le site d'échouement est rendu à son état initial, et que les risques de porter atteinte à l'environnement sont maintenant totalement levés, le préfet maritime lève la mise en demeure de l'armateur. Le 19 décembre, ce dernier acte administratif clôture définitivement la phase maritime du chantier d'enlèvement du Rokia Delmas, qui se poursuit toutefois à terre sous le contrôle de la préfecture de Charente-maritime.