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Lykes Liberator

Nom
Lykes Liberator
Date de l'accident
02/02/2002
Lieu
France
Zone du naufrage
Au large du Finistère, Bretagne
Zone du déversement
Pleine mer
Cause de l'accident
Avarie
Produit transporté
Iodure de diethyl aluminium, iodure de diethyl zinc et produits divers
Quantité transportée
3 000 conteneurs
Quantité déversée
60 conteneurs
Type de navire / structure
Porte-conteneurs
Pavillon
Américain

Samedi 2 février 2002, le porte-conteneurs Lykes Liberator, en route de Bremerhaven (Allemagne) à Charleston (USA) avec 3000 conteneurs à bord signale avoir perdu 60 conteneurs dans le mauvais temps, 120 nautiques à l'Ouest de l'île de Sein. Un des conteneurs perdus transporte des produits classés comme dangereux. Il s'agit d'un conteneur ouvert (c'est à dire une simple structure métallique, sans toit ni côtés) de 40 pieds, dans lequel se trouvent trois citernes de produits chimiques.

La préfecture maritime de l'Atlantique prend aussitôt en charge le risque pour la navigation que peuvent représenter les conteneurs s'ils flottent, ainsi que les risques environnementaux et humains éventuels. Un avion de surveillance de la Marine nationale repère le jour même une citerne jaune dans la zone indiquée par le Lykes Liberator. L'observation est confirmée le lendemain. Mais les citernes ne sont ensuite plus retrouvées.

Une estimation de devenir des citernes à partir des éléments disponibles est demandée par la Marine au Cedre, qui fait appel à une modélisation de dérive par Météo France. La modélisation sur 5 jours donne une prévision d'arrivée au niveau du rail d'Ouessant autour du 5 février, puis d'entrée en Manche autour des 6-7 février.

Le 5 février, la Préfecture maritime demande une évaluation des risques pour l'homme et l'environnement en cas d'arrivée des cuves à terre. L'information envoyée par le navire sur le contenu des citernes est imprécise : la référence fournie correspond à une famille de catalyseurs chimiques, des alkydes d'aluminium, pas à un produit particulier. Le risque humain peut être globalement établi (risque d'explosion), mais pas le risque environnemental. Il faut parvenir à une information précise sur le produit, à travers un accès à la page du manifeste du navire (= relevé de cargaison) portant sur le conteneur dans lequel se trouvaient les trois citernes. Seule cette page permettra d'accéder au fournisseur et de tout savoir.

La page demandée est obtenue le 7 février. Le fournisseur est contacté immédiatement. La bonne flottabilité des citernes s'explique : elles sont vides, mais non dégazées et fermées, pratique courante dans les retours de clients dans ce type d'activité. Elles peuvent donc contenir encore quelques litres à quelques dizaines de litres de produit, avec des vapeurs.

Les produits sont bien des catalyseurs chimiques, utilisés en particulier dans l'industrie du caoutchouc synthétique, des cosmétiques et de la pharmacie : de l'iodure de diéthyle aluminium dans deux cuves et du zinc de diéthyle toluène dans la troisième. Ce sont des produits hydro-réactifs (fort dégagement de chaleur en présence d'eau), qui s'enflamment spontanément au contact de l'air et peuvent provoquer de graves brûlures. Le fournisseur, la société Albemarle Europe Sprl (Louvain, Belgique) réagit vite et de manière très responsable, fournissant le jour même une information complète sur les cuves, les risques et les précautions à prendre. Il dispose d'une cellule d'intervention d'urgence, qu'il met à la disposition des autorités françaises.

Vendredi 8 février, une citerne est repérée près du rail d'Ouessant. La préfecture maritime prend la décision de lancer le lendemain une opération de récupération.
 
 Samedi 9, l'Abeille Flandre est envoyée sur zone pour positionner les citernes repérées. Une équipe d'intervention est constituée et embarquée sur le bâtiment de soutien de haute-mer Alcyon, avec l'objectif de prendre les citernes en remorque pour les ramener au port de Brest. Un technicien du Cedre est embarqué dans l'équipe. L'opération est réalisée avec succès dimanche 10. Les citernes sont grutées sur le quai aux conteneurs du port de Brest lundi 11 en fin de matinée et remises entre les mains du responsable sécurité de la société Albemarle.

Il n'y a ni incident humain ni pollution, mais un travail lourd de réponse à l'urgence, dans des conditions difficiles, pour assurer une bonne protection des hommes et de l'environnement.

Dernière modification le 11/02/2002

Voir aussi

Bulletin d'information du Cedre, N°16 : "Accident du porte-conteneurs Lykes Liberator"

Liens externes

Fournisseur des produits transportés Société Albemarle Europe Sprl (Louvain, Belgique)

Base de données CIIMAR : informations sur le comportement des substances impliquées, en anglais

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