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Les risques

Aussi importante que soit cette pollution, elle n’est ni le premier grand déversement d’hydrocarbures en Méditerranée orientale, ni le plus important déversement intervenu dans cette mer, ni le plus grave déversement d'hydrocarbures en mer du à des fait de guerre. On dispose donc de références permettant de situer assez précisément cette pollution, en particulier la pollution par hydrocarbures de la guerre du Golfe (700 000 tonnes au moins, en 1991), l’incendie et l’explosion des pétroliers Irenes Serenade devant Pylos (Grèce) en 1980 et Haven devant Gènes (Italie) en 1991, avec respectivement 40 000 tonnes et 133 000 tonnes de pétrole brut à bord, ainsi que le déversement de 10 000 m³ de brut du pétrolier Al Samidoun dans le canal de Suez en 2004.
 
Ces références permettent d’établir que cette nouvelle pollution va avoir des impacts locaux lourds qui demanderont des efforts et des dépenses de nettoyage considérables. Mais elle ne met en danger ni l’équilibre de la Méditerranée orientale, ni une espèce particulière.
 
La pollution observée n’affecte pas un littoral vierge. La côte libanaise, fortement urbanisée, compte les plus grandes villes du pays et nombre de plages à usage touristique. Les peuplements naturels y sont déjà dégradés. Deux réserves faunistiques sont cependant à noter : la plage de Tyr au sud de Jiyeh, site de reproduction des tortues vertes et zone de migration des oiseaux, l’île des Palmiers, au large de Tripoli, zone méditerranéenne spécialement protégée dans le cadre de la Convention de Barcelone, importante pour les oiseaux.
 
Les nappes émulsionnées s’échouent sur le rivage, où elles engluent les peuplements et les substrats de la zone battue par la houle et affectée par les marées (le marnage est de 10 à 40 cm au Liban). Cette zone est essentiellement constituée de substrats rocheux et secondairement (15%) des plages de sable. Une partie de l’émulsion lourde résultant du vieillissement du fioul est susceptible de couler dans les zones côtières par mélange avec la matière en suspension et les sédiments.
 
Les écosystèmes étaient en phase active à la période de l’accident (reproduction, recrutement, croissance, …). Cela pourra entraîner localement des conséquences à moyen ou long terme, comme la perte d’une classe d’âge.

Dernière modification le 01/12/2006
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