Torrey Canyon
- Nom
- Torrey Canyon
- Date de l'accident
- 18/03/1967
- Lieu
- Angleterre
- Zone du naufrage
- Iles Scilly
- Zone du déversement
- Zone littorale
- Cause de l'accident
- Echouement
- Quantité transportée
- 121 000 tonnes
- Nature polluant
- Pétrole brut
- Quantité déversée
- 121 000 tonnes
- Type de navire / structure
- Pétrolier
- Date de construction
- 1959
- Longueur
- 297,03 m
- Largeur
- 38,25 m
- Pavillon
- Libérien
Le 18 mars 1967, le pétrolier libérien Torrey Canyon, armé par une filiale américaine de l'Union Oil Company of California, chargé de 121 000 tonnes de pétrole brut, s'échoue entre les îles Sorlingues et la côte britannique. Malgré une mobilisation de tous les moyens de lutte disponibles, plusieurs nappes d’hydrocarbure dérivent en Manche et touchent les côtes britanniques et françaises.
Lutte
Le PC de lutte est installé à Plymouth. Environ 10 000 tonnes de dispersants sont utilisées sur la nappe de pétrole. Il se révélera plus tard que certains des dispersants utilisés pour la lutte étaient plus toxiques que le pétrole.
Sur la côte nord de la Bretagne, des opérations de ramassage manuel sont mises en place. De la paille est utilisée pour absorber le pétrole.
Environ 4 000 tonnes de déchets sont ramassées sur les plages de Guernesey et 4 200 tonnes sur les côtes françaises.
Après avoir envisagé de remorquer le navire ou de pomper le pétrole sur place, les autorités décident de bombarder l’épave et de brûler le pétrole restant à bord du 28 au 30 mars 1967.
Impact
L’accident se produit en pleine période de migration des oiseaux marins, des milliers d’individus se retrouvent ainsi touchés par la pollution. Les soins aux oiseaux permettent d’en sauver seulement 1%. On estime ainsi que 25 000 oiseaux sont morts suite à l’ingestion de pétrole, à des pneumonies, aux produits nettoyants nocifs employés…
L’accident du Torrey Canyon est le premier à attirer l’attention internationale sur les dangers liés à l’utilisation des dispersants. Il fait découvrir à l'Europe un risque qui avait été négligé jusqu’alors. Dans le cas de cette pollution, une grande quantité de dispersants est utilisée, sans prendre en compte l’impact écologique. Il s’avère, à l'époque, que le mélange pétrole/dispersant est plus toxique pour le milieu que le pétrole seul.
Les côtes polluées par le pétrole mettent environ 5 à 8 ans à se nettoyer naturellement, tandis que les zones polluées par le mélange pétrole/dispersants de 9 à 10 ans. Une étude datant de 1978 (11 ans après l’accident) montre qu’une espèce de bernard-l’hermite n’est toujours pas réapparue dans la zone touchée par cet accident.
Ce qui a changé
Cet accident donne naissance aux premiers éléments des politiques française, britannique et européenne de prévention et de lutte contre les marées noires. Le gouvernement britannique prend l’initiative d’organiser une rencontre de l’Organisation maritime consultative intergouvernementale (OMCI, futur OMI). Cette rencontre a pour but de souligner les changements et la complexité des lois maritimes internationales.
Source:
Incident News
Liens externes
Reportages télévisés sur le Torrey Canyon. Archives en ligne de l'INA
ITOPF. Fiche accident et bibliographie (en anglais)
LPO. Fiche accident et action de la LPO
Météo France. Dérive des nappes d'hydrocarbure (animation)
Quéneudec J.-P. L'incidence de l'affaire du Torrey Canyon sur le droit de la mer. Annuaire français de droit international. 1968, vol. 14, n°1, pp. 701-718
Simpson A.-C. The Torrey Canyon disaster and fisheries. Ministry of Agriculture, Fisheries and Food: 1968
Burrows P., Rowley C. and Owen D. Torrey Canyon: a case study in accidental pollution. Scottish Journal of Political Economy. 1974, vol. 21, n°3, pp. 237-258
NOAA. Fiche sur l'accident (en anglais)
Rétrospective de l'accident, 50 ans après (en anglais)
Rétrospective de l'accident en photos (en anglais)