Statfjord A
- Nom
- Statfjord A
- Date de l'accident
- 12/12/2007
- Lieu
- Norvège
- Zone du naufrage
- Mer du Nord
- Zone du déversement
- Pleine mer
- Cause de l'accident
- Avarie
- Nature polluant
- Pétrole brut Statfjord
- Quantité déversée
- 4 000 m3
- Type de navire / structure
- Plate-forme
L'accident
Le mercredi 12 décembre 2007 au matin, au cours d'une opération de chargement du pétrolier Navion Britannica à partir d'une bouée de la plate-forme pétrolière Statfjord A, environ 4 000 m3 de brut se déversent en mer du Nord, à 200 km à l'Ouest de la ville de Bergen en Norvège. Le champ pétrolier de Statfjord est l'un des plus grands champs norvégiens. Il est localisé à la limite des eaux britanniques et norvégiennes.
La société StatoilHydro, opérateur des installations de Statfjord, mobilise 8 navires pour observer et suivre l'évolution de la nappe de pétrole. Un avion de surveillance et 2 navires de la garde-côtière norvégienne sont également sur zone.
Au bout de quelques heures, la longueur de la nappe est estimée à 8 km et la largeur à 1 km. En fin d'après-midi du 12 décembre, sa surface est estimée à 23 km². Le lendemain, la nappe fait environ 10 km de long sur 5 km de large, soit une épaisseur moyenne inférieure à 100 microns. La pollution se déplace alors vers le Nord-Est, parallèlement à la côte, en se dispersant.
La lutte
Les conditions météorologiques difficiles (vent d'environ 45 noeuds et des vagues de plus de 7 mètres) font que les navires de secours, de récupération et les remorqueurs sont mis en stand-by en attendant une accalmie.
La Norwegian Clean Seas Association for Operating Compagnies (NOFO) est rapidement mise en alerte et prête à intervenir. Deux navires récupérateurs sont sur zone dès le soir du 12 (Havila Troll et Havila Runde) et deux autres (Stril Pioner et Far Star) au matin du 13, tous équipés de barrages et récupérateurs fournis par la NOFO. Deux des navires sont également équipés de moyens d'épandage de dispersants. StatoilHydro décide de ne pas épandre de produits de lutte compte tenu de la dispersion naturelle de ce brut prédite par la modélisation.
La stratégie initiale affichée par StatoilHydro est de suivre l'évolution de la pollution et de se tenir prêt à entreprendre des opérations de récupération dès que les conditions le permettront. Une accalmie est prévue pour la nuit du vendredi au plus tôt. Le vendredi 14 décembre, des creux inférieurs à 3 m permettent de déployer 2 dispositifs de confinement/récupération.
Les opérations sont rapidement interrompues en raison de la trop faible épaisseur des nappes qui ne permet pas la récupération du pétrole. Les navires restent cependant sur place pendant le week-end pour continuer à surveiller la pollution. Cette dernière est également suivie par satellite et par moyens aériens.
Par ailleurs, un navire équipé d'un ROV (Remote Operating Vehicle) est mobilisé pour inspecter la bouée de chargement et ses flexibles. L'inspection conduite le 14 décembre par l'Edda Fonn met en évidence une rupture de flexible entre le fond et le raccordement au pétrolier.
Les longs vols réalisés par l'avion de surveillance LN-SFT de la NCA (Norwegian Coastal Administration) les 15, 16 et 17 décembre ne permettent pas de détecter de pollution rémanente, confirmant ainsi les prévisions de dispersion naturelle. Les survols en hélicoptères réalisés les 13 et 14 décembre par NINA permettent d'observer de nombreux oiseaux mais pas de mortalité.
L'impact environnemental
Des experts du SINTEF, avec qui le Cedre coopère sur différents projets de recherche, ainsi que du NINA (Norwegian Institute for Nature Research) sont chargés d'évaluer l'impact environnemental en s'appuyant sur des analyses d'eau et une cartographie de l’avifaune.
Plusieurs accidents de plates-formes pétrolières ont déjà entraîné des déversements importants. En 1977, suite à une éruption pétrolière, la plate-forme Bravo du champ d'Ekofisk en Norvège fait jaillir 32 200 tonnes environ de pétrole. En 1979, une éruption de la plate-forme de forage Ixtoc 1 au Mexique provoque un énorme déversement estimé, entre 500 000 et 1 500 000 tonnes. En 1983, des bombardements irakiens touchent les puits iraniens de Nowruz provoquant la perte de plus de 100 000 tonnes de pétrole en mer.
Voir aussi
Bravo Date : 22/04/1977 Lieu : Norvège
Ixtoc 1 Date : 03/06/1979 Lieu : Mexique
Nowruz Date : 24/01/1983 Lieu : Iran
West Atlas Date : 21/08/2009 Lieu : Australie
Deepwater Horizon Date : 20/04/2010 Lieu : États-Unis
Lettre technique du Cedre, Mer et Littoral Année 2008, n°22
Lettre technique du Cedre, Mer et Littoral Année 2007, n°20
Liens externes
StatoilHydro Opérateur de la plate-forme pétrolière.
NOFO Norwegian Clean Seas Association For Operating Companies
NINA Norwegian Institute for Nature Research
SINTEF Fondation pour la Recherche Scientifique et Industrielle norvégienne