Pacific Colocotronis
- Nom
- Pacific Colocotronis
- Date de l'accident
- 28/09/1975
- Lieu
- Mer du Nord
- Zone du naufrage
- Au large des côtes néerlandaises
- Zone du déversement
- Pleine mer
- Cause de l'accident
- Avarie
- Quantité transportée
- 72 227 tonnes
- Nature polluant
- Pétrole brut léger
- Quantité déversée
- 1 500 tonnes
- Type de navire / structure
- Pétrolier
- Date de construction
- 1975
- Longueur
- 248,74 m
- Largeur
- 36,58 m
- Pavillon
- Grec
- Propriétaire
- Rijnmond Scheepsagenturen
- P&I Club
- West of England Ship Owners Mutual P&I Association
L'accident
Le 22 septembre 1975, le pétrolier Pacific Colocotronis quitte l’Algérie en direction de Wilhemshaven (Allemagne) avec un chargement de 72 227 tonnes de pétrole brut léger. Le 28 septembre, alors que le bateau navigue au large des côtes néerlandaises l’équipage entend un bruit suspect sur le pont et découvre une fuite de pétrole. Sur ordre du commandant, le Pacific Colocotronis jette l’ancre afin de vérifier l’ampleur des dégâts. La fuite provient d’une cassure à bâbord du navire. Environ 500 tonnes de pétrole ont vraisemblablement déjà été perdus.
Le commandant contacte immédiatement les propriétaires du pétrolier, Rijnmond Scheepsagenturen, à Rotterdam qui à leur tour préviennent les autorités. Les responsables de la lutte contre les pollutions pétrolières envoient deux bateaux sur zone ; le Smal Agt, un bateau spécialisé dans la lutte anti-pollution et le remorqueur Holland.
Lutte
La situation ne semble pas trop dangereuse et les prévisions météorologiques sont bonnes. La décision est donc prise d’attendre jusqu’au lendemain avant de commencer les opérations de lutte. Toutes les précautions de sécurité nécessaires sont cependant prises en cas de revirement soudain de la situation. Une entreprise de dragage tient un bateau à disposition. Le département de la Marine du Ministère britannique des transports est contacté au cas ou l’aide d’un bateau britannique serait nécessaire. Fina Pays Bas est prévenu d’une possible demande urgente de livraison de dispersants. Des observateurs de la Direction Néerlandaise de la Mer du Nord (Rijkswaterstaat Directie Noordzee), des représentants de la compagnie de navigation et de l’assureur se rendent à bord du Pacific Colocotronis.
L’inspection du pétrolier révèle que la situation est bien moins bonne que prévu. Deux cassures se prolongent en dessous du niveau de l’eau. Il faut prendre des mesures rapidement. Une demande est faite à la Grande Bretagne d’envoyer rapidement sur place un bateau de lutte anti-pollution.
Le 30 septembre, 1 500 tonnes de pétrole se sont déjà écoulés du Pacific Colocotronis. D’autre part les prévisions météorologiques indiquent un changement de direction du vent de sud-ouest à ouest nord-ouest, les côtes néerlandaises pourraient être touchées. Il faut agir avant que cela n’arrive.
Deux groupes de lutte sont mis en place : l’un prend en charge les opérations de récupération du pétrole et l’autre doit trouver le moyen d’amener le pétrolier dans un port. On demande à l’Angleterre d’envoyer un autre bateau et à l’Allemagne d’en mettre un à disposition. Les possibilités d’allégement du bateau sont étudiées. De nombreux vols de surveillance aériennes ont lieu du 29 septembre au 20 octobre. Les experts décident d’utiliser des dispersants. Au total les navires lutte utilisent 190 mètres cube de dispersants sur les nappes.
Les opérations d’allégement du navire peuvent enfin commencer. Le port d’Ijmuiden autorise l’entrée du Pacific Colocotronis à condition qu’elle ait lieu pendant la journée et que tous les équipements de lutte (barrages, bateaux de lutte anti-pollution…) soient mis à disposition. Tout se passe comme prévu.
Impact écologique peu important
Les observations de l’institut national de recherche (RIZO) n’ont révélé ni organismes morts dans la zone, ni traces de pétrole.
L’institut néerlandais de recherche (NIOZ) a envoyé le navire Aurélia sur zone pour étudier le plancton et les oiseaux marins. Ces recherches n’ont pas permis d’établir de liens entre la pollution et la densité du plancton. Cependant, il faut noter que les échantillons ont été prélevés peu de temps après l’accident et qu’un contact prolongé avec le pétrole aurait pu provoquer leur mort. D’autre part cette zone a une faible population d’oiseaux, surtout à cette période de l’année, peu d’oiseaux souillés ont donc été trouvés.
Le 7 octobre, soit une semaine après la fin des opérations de nettoyage, des arrivages de pétrole ont touchés la côte. Des plages situées entre Noodwijk et Heemskerk sont souillées. Cependant, les analyses de l’institut de gestion des eaux intérieures et des traitement des eaux usées (RIZA) révèle qu’il ne peut pas s’agir du pétrole du Pacific Colocotronis.
Indemnisation
Le propriétaire du Pacific Colocotronis, Rijnmond Scheepsagenturen, et son assureur, West of England Ship Owners Mutual Protection & Indemnity Association, sont responsables légalement de la pollution. Ils ont souscrit au TOVALOP (Tanker Owners Voluntary Agreement concerning Liability for Oil Pollution) par l’intermédiaire de l’ITOPF (International Tanker Owners Pollution Federation). Nous ne connaissons pas le montant total des indemnités, mais le coût des opérations de dispersion est compris entre 360 000 et 450 000 euros.
Source :
- Rijkswaterstaat - Directie Noordzee (the Netherlands Public Works Department, North Sea Directorate), "Pacific Colocotronis" oilspillage, september/october 1975, NZ-R-78-011, December 1975