Les explosions accidentelles de pétroliers
Mettre à feu du pétrole ou du fioul n'est pas toujours facile. Des sauveteurs ont tenté de le faire sur des navires échoués, représentant une source de pollution possible. Ils ont parfois dû multiplier les tentatives avant de réussir. Un exemple typique est la difficile mise à feu du fioul de propulsion du porte-conteneurs New Carissa, échoué sur la côte de l'Oregon, en février 1999 (voir sur ce site dans la rubrique Publications, les lettres du Cedre n° 45, 46, 47, 48 et 75). Pourtant, l'incendie ou l'explosion accidentelle génératrice d'incendie sont des risques permanents du transport pétrolier. L'histoire de ce transport est jalonnée de tels accidents provoqués par des défaillances techniques ou des erreurs humaines Sans remonter loin dans l'histoire, en voici quelques exemples.
Pétrolier anonyme, Chine, 11 septembre 2002
Nous ne connaissons pas son nom : l'accident n'a fait l'objet que de brèves dans les médias. Cherchant à se mettre à l'abri au passage d'un typhon, ce pétrolier anonyme s'échoue sur la côte sud du pays, dans le Guandong. Une fusée de détresse lancée au moment de l'évacuation du navire met malencontreusement le feu à une nappe du produit transporté. L'incendie déclenche une explosion. Huit marins sont blessés et deux portés disparus.
Bételgeuse à Bantry, Irlande, le 8 janvier 1979
Venant de Ras Tanura (Arabie Saoudite), le navire avait déchargé sa cargaison de brut lourd (74 000 t) au terminal Bantry Bay et s'apprêtait à y décharger le léger (40 000 t) lorsqu'une explosion se produisit coupant la navire en deux et entraînant un important incendie qui n'a pu être maîtrisé que 20 h plus tard. Environ 50 personnes sont décédées et les dommages matériels au terminal ont été importants.
28 000 tonnes furent déversées et 20 km de côte polluées. Le nettoyage du littoral a mobilisé une centaine d'hommes.
Haven, Gènes, Italie, le 11 avril 1991
Ce pétrolier était au mouillage devant le port de Gènes (Italie), avec 144 000 tonnes de brut à bord, lorsqu'un incendie s'est déclaré. Plusieurs explosions ont brisé le navire en trois pendant des tentatives de remorquage. Les trois parties ont coulé. Cet accident a provoqué la plus grande marée noire vécue par la Méditerranée (voir dans la rubrique accident de ce site).
Mega Borg, Galveston, Texas, le 9 juin 1990
Le pétrolier chargé de 130 000 tonnes de brut léger angolais, transférait une partie de sa cargaison sur un autre pétrolier, au large de Galveston (Golfe du Mexique) lorsqu'une explosion s'est produite. Elle a été suivie d'un important incendie qui n'a pu être éteint que le 16 juin 1990. Malgré les craintes, il n'y a pas eu de pollution côtière.
Khark V, Espagne, le 19 décembre 1989
Ce navire, chargé de 200 000 tonnes de brut iranien léger, faisait route de l'île de Kharg (Iran) vers Europoort au Pays-Bas. Pendant une tempête, au large du Maroc, il a été endommagé et la cargaison exposée aux éléments extérieurs. Une étincelle a provoqué plusieurs explosions, suivies d'un incendie. 70 000 tonnes ont été déversées et une grande quantité de brut s'est approchée à 50 km des côtes marocaines puis s'est dispersée.
Vitoria, Seine, France, le 23 juin 1987
Ce pétrolier grec lège descend la Seine vers Rotterdam pendant que le pétrolier japonais Fuyoh Maru, transportant 10 000 tonnes de kérosène, lui remonte. Ce dernier victime d'une avarie de barre éperonne le Vitoria qui explose, se coupe en deux et prend feu. Cinq bateaux-pompes lutteront pendant 8 h avant de pouvoir s'approcher du Vitoria. 22 membres d'équipages sur 28 seront secourus.