Katina P
- Nom
- Katina P
- Date de l'accident
- 16/04/1992
- Lieu
- Mozambique
- Zone du naufrage
- Baie de Maputo
- Zone du déversement
- Zone littorale
- Cause de l'accident
- Conditions météo
- Quantité transportée
- 66 700 tonnes
- Nature polluant
- Pétrole brut
- Quantité déversée
- 66 700 tonnes
- Type de navire / structure
- Pétrolier
- Date de construction
- 1966
- Longueur
- 238 m
- Largeur
- 37 m
- Pavillon
- maltais
L’accident
Le pétrolier Katina P, en provenance du Venezuela et à destination du Golfe Persique, navigue avec à son bord 66 700 tonnes de pétrole brut. Au large du Mozambique, il est pris dans des vagues gigantesques.
Deux réservoirs s’éventrent et laissent échapper 13 000 tonnes de pétrole brut.
Le 17 avril, l’équipage échoue volontairement le navire sur un banc de sable de la baie de Maputo (Mozambique), à 6 miles des côtes, pour éviter de sombrer. 3500 tonnes supplémentaires sont alors déversées dans l’Océan Indien.
Le 26 avril, le Katina P est remis à flots et remorqué vers le canal du Mozambique, pour qu’on y opère son allègement. A 100 miles de côtes du Mozambique, le navire se rompt et sombre en laissant échapper la totalité de la cargaison encore à bord.
Lutte contre la pollution
Suite à une demande d’aide du ministre des affaires étrangères du Mozambique, une équipe d’intervention américaine, des US Coast Guard, arrive, le 21 avril, sur le site de l’accident. Les premiers survols de l’épave se font le lendemain et une stratégie de lutte est établie en s’appuyant sur « National Oil and Hazardous Substances Pollution Contingency Plan ». Les experts américains (USCG, NOAA et EPA) vont aider le gouvernement du Mozambique dans la mise en place du nettoyage de son littoral, souillé par quelques 500 tonnes de pétrole.
Des barrages flottants sont déployés pour protéger les sites sensibles
et plusieurs milliers d’individus, autorités locales et volontaires, nettoient manuellement les plages.
Impacts
Les retombées socio-économiques pour le Mozambique sont conséquentes. L’environnement touché est extrêmement sensible (baies, mangroves, estuaires, îles et plages). La zone est riche en crevettes et autres produits de la mer. Les premières semaines après l’accident,
les nappes de pétroles menacent les rivages de la baie de Maputo, abondement exploités par les populations locales, pour leur alimentation ou pour le commerce.
Le 22 avril, « Ministry of Health » et « Secretary of State for Fisheries » annoncent la fermeture de la pêche pour la Baie de Maputo, ainsi que les baignades et autres activités de plage, en invoquant les risques pour la santé humaine. La NOAA donne des conseils sur les méthodes d’analyse des produits de la mer.
Le 27 avril, les zones non atteintes par la pollution (le centre et le sud de la baie) sont ré-ouvertes à la pêche. Les coquillages des zones touchées par la pollution montrent encore des taux élevés non compatibles avec la consommation.
Indemnisations
Le Mozambique réclame de fortes indemnisations au propriétaire du bateau, pour le traitement de la pollution et de ses conséquences. L’indemnisation est de 4,5 millions de dollars alors que le Mozambique en réclame 10,7 millions. Le manque d’expérience, l’absence de plans d’urgence et le fait de ne pas avoir signé les conventions de l’Organisation Internationale Maritime (IMO) permettant les indemnisations en cas d’accidents, justifie la faible compensation.
L’enquête sur l’accident soulève des points d’ombre comme le lieu choisit pour l’échouage, la route empruntée pour le remorquage et le non allègement du navire avant son déplacement. On suspect le propriétaire d’avoir voulu faire disparaitre les traces d’activités répréhensibles.
Sources
- Mozambique News Agency AIN Repots, No.120, 22nd October 1997 Compensation for Katina-P oil spill
- Alain R. Bertrand Transport Maritime et pollution accidentelle par le pétrole – Faits et chiffres (1951-1999), p70/71 et p95.
- N. Hooke Maritimes Casualties 1963-1996, p326
Liens externes
Fiche accident de la NOAA (en anglais)