État des épaves
Le fond sur lequel gisent les épaves, à une trentaine de milles au sud de la pointe de Penmarc'h et à une cinquantaine de milles à l'ouest de Belle-Ile, est une vaste étendue de sable vaseux.
Sur site, les courants de marée sont modérés et ne dépassent pas 0,8 nœud. La partie avant repose par une profondeur de 114 mètres et la partie arrière par une profondeur de 128 mètres. Au mois de janvier, la température, élément déterminant de l'état des hydrocarbures, est mesurée à 9°C près du fond. Dans ces eaux, la température ne dépasse pas 12°C en été. La partie avant repose entièrement retournée et droite sur le fond. Son état général externe est relativement bon. Les déformations qu'elle a subies paraissent superficielles, hormis dans la zone de fracture à l'arrière du tronçon. La partie arrière de l'épave repose sur sa quille. De nombreux débris de tôles ou d'équipements arrachés au pétrolier lors du naufrage jonchent le site. La structure externe de la coque et du pont s'avère globalement intacte, excepté dans la zone de fracture de la coque à l'avant du tronçon. Le château arrière paraît être en assez bon état et s'élève à près de 30 mètres au-dessus du fond. Une première mission de repérage des épaves a été effectuée par le chasseur de mines Pégase de la Marine nationale peu de temps après le naufrage.
La position exacte des deux épaves a ainsi été précisée. Un PAP (Poisson Auto Propulsé = robot télé-opéré équipé d'une caméra) a ramené à cette occasion les premières images de la partie avant de l'épave. Les conditions de visibilité ainsi que la dimension de l'épave par rapport au champ de vision de cet engin ont rendu très délicate l'interprétation de ces images. Un autre navire, le supply Abeille-Supporter, a pu mettre en ouvre son ROV (Remote Operated Vehicle = robot sous-marin téléguidé) d'exploration Abyssub dans la soirée du 31 décembre sur le tronçon arrière de l'épave. Une première mission d'investigation s'est déroulée les 1er et 2 janvier 2000, permettant de reconnaître formellement l'épave et montrant sa position sur le fond. Une investigation fine de l'épave a ensuite été menée par le Marianos, navire de recherche affrété par la société Totalfina, fournissant des éléments précis en vue de l'établissement de la méthode de neutralisation des hydrocarbures demeurant dans l'épave.