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Bénévoles

Les bénévoles de l'Erika ont été très largement médiatisés et parfois présentés comme les sauveurs d'une situation que l'organisation POLMAR se montrait incapable de maîtriser. Ils sont par contre beaucoup moins visibles dans les archives de la lutte : leur nombre, leurs motivations, leur présence sur le littoral, le travail qu'ils ont fait et les problèmes qu'ils ont rencontrés restent encore aujourd'hui très peu documentés.
Le Cedre a voulu essayer d'en savoir plus, pour mieux conseiller ceux qui auront à accueillir et encadrer des bénévoles de la prochaine marée noire. Il a cherché des informations sur les sites Internet associatifs et dû se rendre à l'évidence : bien peu du travail des bénévoles y est décrit, rares sont ceux d'entre eux qui ont raconté ce qu'ils ont fait et vécu.
Devant ce manque d'information, nous avons confié en juin-juillet 2002 à un stagiaire, surfeur et lui-même ancien bénévole de l'Erika, une recherche de cadrage sur l'activité des bénévoles lors des opérations de nettoyage. Pour mener à bien cette recherche, plusieurs voies ont été explorées simultanément : une enquête menée via Internet, ciblée vers le milieu des surfeurs, une exploitation de bilans journaliers de postes de commandement avancés POLMAR, une revue de presse et des interviews de responsables de groupes de bénévoles identifiés à travers cette revue de presse.

Enquête

L'enquête a été réalisée en collaboration avec la Surfrider Foundation Europe. Un questionnaire synthétique destiné aux anciens bénévoles de l'Erika a été affiché fin juin sur les sites Internet du Cedre et de Surfrider Foundation. Les questions portaient sur les conditions dans lesquelles les bénévoles avaient travaillé, sur leur motivation à renouveler l'expérience, sur l'intérêt qu'ils porteraient à une éventuelle formation en prévision d'une prochaine fois.
Le questionnaire est resté en ligne durant trois mois. Peut-être parce que c'était l'été, certainement parce que l'Erika a cessé d'être un sujet de grande actualité, le nombre de réponses a été étonnamment faible : à peine 10 questionnaires ont été remplis et renvoyés au Cedre. Il n'a donc pas été possible d'en faire une exploitation utile, sauf constater une motivation très forte de ceux qui ont répondu.

Bilans journaliers

L'analyse des bilans journaliers des moyens matériels et humains de postes de commandement avancés, complétée ponctuellement par une analyse de fiches de chantier, a été limitée à la zone nord-Loire de la Loire-Atlantique, pour une période allant de janvier à juin 2000. Un relevé quotidien des bénévoles par chantier et par commune a été effectué. Ce relevé a montré que les chiffres des fiches et bilans devaient être pris avec précaution, car les bénévoles n'ont pas toujours été comptabilisés, notamment les week-ends.
L'évolution du nombre de bénévoles dans la zone couverte par le poste de commandement avancé nord-Loire, de janvier à juin 2000 a pu être représentée graphiquement et comparée à l'évolution des effectifs d'unités constituées et de CDD POLMAR de l'ensemble de la Loire-Atlantique, pour la même période.

 

 

Alors que le nombre de bénévoles n'a cessé de décroître entre janvier et juin 2000 (secteur nord-Loire), on s'aperçoit que le nombre d'unités constituées et de CDD a augmenté tout au long de cette période (excepté au mois de juin) sur l'ensemble de la Loire-Atlantique.

Le graphique montre une très forte présence de bénévoles les deux premiers mois de la lutte (10 388 journées de bénévoles en janvier, 5662 journées de bénévoles en février). Cette présence a par la suite décliné rapidement. Plusieurs raisons semblent y avoir contribué :

  • la lassitude qu'ont pu ressentir les bénévoles face à l'ampleur du travail de nettoyage
  • les polémiques concernant la toxicité du fioul
  • la montée en puissance des unités constituées.

Contrairement à ce qui s'était passé au Japon dans la pollution du pétrolier Nakhodka, où de fortes arrivées de bénévoles intervenaient les week-end, la plupart des bénévoles sont venus ici pour la semaine. Comme au Japon, la majorité est venue de plus loin que les arrières immédiat du littoral touché.

 

Interviews

Les interviews ont été menées auprès de bénévoles des communes de la Turballe, du Pouliguen et du Croisic. Les personnes rencontrées ont raconté leurs sentiments face à la catastrophe et leur implication dans le nettoyage des plages. Ces témoignages ont permis de mieux cadrer les conclusions tirées de la seule analyse des bilans journaliers.

 

 

 

Dernière modification le 10/10/2002
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