Suivi de la pollution
Par les autorités
Des contrôles réguliers de la qualité de l'air sur le littoral américain du Golfe du Mexique sont réalisés et consultables sur le site de l'EPA, où ils sont archivés.
Parallèlement, l’EPA met à disposition du public les résultats donnés par le suivi mené vis-à-vis de l’air, de l’eau, des sédiments et des dispersants.
Le déplacement de la nappe est suivi grâce à l'analyse d'images satellitaires ainsi qu'à des vols aériens de reconnaissance.
De début mai à mi-juillet 2010, le Programme National Canadien de Surveillance Aérienne (PNSA) effectue 298 heures de vol pour 63 missions de reconnaissance. Le relais est pris par une équipe islandaise.
Des prévisions de dérive sont éditées deux fois par jour par la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA).
Le 15 mai 2010, un dispositif de surveillance est mis en place par le personnel du Parc national des Everglades afin de signaler toute contamination aquatique.
Une équipe du programme "Mussel Watch" de la NOAA est envoyée dans le golfe du Mexique afin d'effectuer des prélèvements de moules, d'huîtres, d'eau et de sédiments. Ce programme d'envergure nationale est en place depuis 1986 afin de réaliser un suivi en continu de la contamination des eaux côtières américaines.
Par des institutions scientifiques et des universités
Une mission océanographique initialement dédiée à l'étude des coraux des grandes profondeurs est réorientée afin de collecter des échantillons d'eau et de sédiments dans les zones proches des fuites de pétrole. Ces échantillons devraient permettre de déterminer l'état de référence de l'écosystème afin de mesurer les modifications qui pourraient intervenir dans ces endroits à la suite de la marée noire.
A l’instar de la lutte antipollution, l’accident de Deepwater Horizon est d’une dimension exceptionnelle en matière d’évaluation d’impacts : l’évènement a été suivi d’un nombre sans précédent d’études, financées dans le cadre de différents programmes, d’initiatives privées et publiques, à relativement long terme (à l’image du fonds constitué par BP, de 500 millions de dollars américains sur 10 ans, destiné au financement de recherches à long-terme : le Gulf of Mexico Research Initiative (GoMRI). Site dédié à la diffusion des résultats : www.gulfresearchinitiative.org/) et visant à répondre à des interrogations variées.
En août 2010, si les experts américains s’entendent sur la quantité de pétrole qui s’est échappée du puits (4,9 millions de barils = 779 000 m3), des divergences apparaissent entre le rapport du National Incident Command (NIC) et l’étude du Georgia Sea Grant Program (publiée en 2010 par C. Hopkinson sous le titre : Outcome/Guidance from Georgia Sea Grant Program: Current Status of the BP Oil Spill) sur la répartition des différentes fractions du pétrole (évaporé, dispersé, brûlé, biodégradé…) et donc sur les quantités d’hydrocarbures restantes dans le golfe du Mexique.
Le 19 août 2010, une équipe de la Woods Hole Oceanographic Institution (WHOI) annonce, dans une étude publiée dans la revue Science, la détection d’un brouillard de micro-gouttelettes de pétrole. Il mesurerait 35 km de long, 2 km de large pour une épaisseur de 200 m et naviguerait à une profondeur de 1 000 m sous la surface de l’océan.
Dans un article publié le 6 janvier 2011 dans la revue Science, des scientifiques des universités du Texas, de Californie et du New Hampshire ont montré que la totalité du méthane, relargué en mer à la suite de l'accident, a disparu dès septembre. Selon ces auteurs, cette disparition s'explique par des blooms de bactéries "mangeuses" de méthane.