Vous êtes dans :

Intervention sur le puits

Premières tentatives

En parallèle du traitement de la pollution en surface, la lutte s’organise rapidement pour enrayer la source du problème.
Pendant plusieurs jours, des robots sous-marins (ROV) tentent de fermer le bloc obturateur du puits (BOP) qui aurait dû se déclencher automatiquement et fermer la tête de puits en cas de surpression mais qui n'a pas fonctionné. Le 5 mai 2010, BP annonce avoir réussi à colmater trois fuites grâce à la pose par des ROV d’une valve sur la brèche. Plusieurs tentatives vont ensuite se succéder utilisant différentes techniques toutes dans le but de colmater définitivement le puits qui fuit toujours.

 

Confinement à la source 

Coffrage

BP tente de stopper la fuite principale avec la pose d'une chambre de confinement, coffrage métallique de 98 tonnes, destiné à "coiffer" la fuite. Cette chambre de confinement prend la mer dans la soirée du 5 mai 2010 pour être acheminée jusqu’au puits fuyard par un navire foreur, le Discoverer Enterprise. Arrivée sur place le lendemain, elle est descendue jusqu’au plancher océanique pour chapeauter la fuite principale située à 1 500 m de profondeur et ainsi récupérer 80 % du pétrole s’échappant du gisement.
 
La tentative de coiffage du puits démarrée le 7 mai avorte dès le lendemain car des cristaux d'hydrates de méthane s'accumulent au niveau de la chambre de confinement, empêchant alors le pompage du polluant à la surface. Le dispositif est alors retiré le lendemain puis déposé sur le fond, à 500 m de la fuite.

 

Flexible sur le riser

Dans la nuit du 16 au 17 mai 2010, un flexible est inséré avec succès à l'extrémité du riser (à l'extrémité de la conduite) qui reliait le puits à plate-forme Deepwater Horizon et qui gît désormais sur le fond. L'insertion réussit et permet de récupérer une partie du pétrole et du gaz avant qu'ils ne s'échappent dans la colonne d'eau. Du méthanol est injecté pour éviter la formation d'hydrates de méthane. Les hydrocarbures sont ainsi acheminés quotidiennement vers la surface du 17 au 25 mai, sur le navire foreur Discoverer Enterprise à bord duquel le pétrole, le gaz et l'eau sont séparés : le gaz étant brûlé sur place, l'eau rejetée à la mer et le pétrole récupéré. La moyenne quotidienne de récupération du pétrole est d'environ 320 m3/jour. Avec l'approbation du gouvernement cette technique est abandonnée le 25 mai.
 

Nouvelle chambre de confinement

Le 3 juin, une nouvelle chambre de confinement (Lower Marine Riser Package Cap Containment System), plus petite que celle utilisée lors de la première tentative, est posée. Elle doit récupérer davantage de pétrole brut que la quantité récupérée par le système du flexible. Pour cela, la portion endommagée du riser est découpée au niveau de la tête de puits. La chambre de confinement est connectée à une colonne montante, dirigeant les remontées d'hydrocarbure et de gaz vers le Discoverer Enterprise, le navire foreur situé en surface. Ceci permet de capter la majorité du flux d’hydrocarbures et de gaz sortant du puits tout en évitant la formation de cristaux d’hydrates de méthane du fait de l'injection de méthanol. Le volume quotidien de pétrole récupéré est d'environ 2 400 m3/jour.

 

Nouveau riser

À ce système est ajouté le 16 juin 2010 un second riser qui relie le puits au navire multifonctions Q4000 sur lequel une partie des hydrocarbures et du gaz est brûlée.  
Le 22 juin 2010, un troisième navire plate-forme de recueil de brut, Helix Producer, est en cours de préparation pour être envoyé sur zone. Le gouvernement américain impose à BP de trouver des solutions pour augmenter la capacité de récupération de l'hydrocarbure sortant du puits. L'objectif est d'atteindre une capacité journalière comprise entre 6 360 et 8 430 m3 d'ici la fin du mois de juin pour atteindre 9 540 à 1 2 720 m3 d'ici mi-juillet 2010. 
Après l'arrivée du navire Helix Producer le 30 juin 2010, les équipes de BP débutent la procédure ayant pour objectif de relier la chambre de confinement à un riser flottant. La connexion est réalisée le 11 juillet 2010. 
Pour des raisons de sécurité, les opérations de récupération et de brûlage sont stoppées le 1er juillet en raison des fortes vagues provoquées par le cyclone Alex. Les opérations reprennent le 4 juillet 2010.

 

 

Entonnoir Top Hat 10

Le 10 juillet 2010, un nouvel entonnoir baptisé Top Hat 10 est posé sur la tête de puits. Ce nouveau système permet de fermer progressivement les valves du puits pour stopper totalement la fuite de pétrole. Il est étroitement surveillé (études sismiques et acoustiques) pour détecter d’éventuelles anomalies et des mesures fréquentes de pression sont effectuées.
Dès le début de la pose du système, ces mesures indiquent une pression plus faible que celle attendue. Deux raisons sont avancées pour expliquer ce phénomène : soit la nappe de pétrole à laquelle est reliée le puits s’épuise, soit il y a une fuite potentielle.
Des études complémentaires sont menées pour tenter d’expliquer cette faible pression qui toutefois augmente lentement.
Fin juillet 2010, le golfe du Mexique connait à nouveau une dépression tropicale nommée Bonnie. Les opérations sont stoppées le 22 juillet 2010 mais reprennent le lendemain ce qui retarde peu la progression des opérations.

 

Techniques pour "tuer" le puits 

Top Kill et Junk Shot

Après plusieurs tentatives infructueuses, BP envisage deux autres techniques pour stopper le déversement incessant d’hydrocarbures directement au niveau de la tête de puits :
- le "Top Kill" où ce sont des fluides de forage lourds qui sont injectés dans le puits ;
- le "Junk Shot" qui consiste à projeter divers débris, comme des morceaux de pneus dans le puits.
L'opération Top Kill menée les 27 et 28 mai 2010 et dans laquelle de nombreux espoirs sont placés, échoue dès le 29 mai car le flot d'hydrocarbures sortant est beaucoup trop puissant.

 

Static Kill et Bottom Kill

Le 3 août 2010, la procédure Static Kill débute. Elle vise à injecter dans le puits principal des boues de forage et du ciment (technique similaire au Top Kill). Le lendemain, les autorités américaines et BP annoncent que l'opération Static Kill a réussi. Une seconde technique nommée Bottom Kill sera mise en œuvre le 14 août 2010. Elle consistera à cimenter le puits par le bas mais cette fois-ci par l’intermédiaire des puits de secours, de manière à sceller définitivement le puits. L'opération réussie et le 19 septembre, le puits est scellé. 

 

Forage de puits de secours

Deux plates-formes, nommées Development Drill III et Development Drill II, sont sur place respectivement depuis le 2 mai et le 16 mai 2010 afin de forer deux puits de secours destinés à rejoindre le puits principal pour y injecter un enduit destiné à condamner définitivement le puits. Un signal électrique est régulièrement envoyé dans chaque puits de secours pour déterminer la distance qui reste à parcourir avant d'atteindre le puits principal.
 
 Le 9 août 2010, le puits foré par la plateforme Development Drill III atteint une profondeur d’environ 5 458 m sous le plancher océanique et celui foré par Development Drill II, une profondeur d'environ 4 865 m.
 
Le 4 septembre 2010, le bloc obturateur défectueux (BOP) est remplacé. Le 17 septembre 2010, le puits de secours foré par la plateforme Development Drill III intercepte le puits à l'origine de la pollution. Le 19 septembre 2010, le puits est définitivement colmaté après injection de ciment.

 

Dernière modification le 27/03/2020
Ce site utilise des services tiers qui utilisent des cookies ou des technologies similaires, pour collecter des informations à des fins statistiques ou pour proposer du contenu en rapport avec vos centres d'intérêts.