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Scientifiques et économistes au travail

L’interrogation sur l’avenir, les besoins d’une quantification précise des dommages pour le procès qui démarre, demandent des informations écologiques, économiques, sociologiques précises.
 
Des financements de l’État, un fonds de la société Amoco et des donations permettent de réaliser un vaste programme d'études qui mobilise une centaine de scientifiques et économistes français et américains.
 
Des équipes de l'Université de Bretagne Occidentale, du laboratoire d'économie de l'INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) à Rennes, du Centre Océanologique de Bretagne du CNEXO (Centre National pour l'EXploitation des Océans, aujourd'hui Ifremer), de la station marine de Roscoff, de la station ornithologique de l'île Grande de la Ligue pour la Protection des Oiseaux, des bureaux d'études privés s'impliquent chacun dans leur domaine de compétence, pour quantifier les dommages aux biens privés, aux aménagement collectifs, les pertes économiques et l'impact sur la nature. Des bilans sont prévus à 5 ans et 10 ans.
 
L’État et les communes font les comptes des dépenses de lutte engagées, des aides versées aux pêcheurs, aux aquaculteurs, aux professionnels du tourisme. Trois équipes d'économistes travaillent à quantifier les pertes commerciales et les pertes d'image. Vingt-cinq études écologiques sont menées sur différentes zones et différents faciès du littoral sinistré. Ces travaux soulèvent une multitude de problèmes, entre autres :
- Comment distinguer les dépenses de renouvellement ou de réfection de routes provoquées par la lutte contre la pollution des dépenses d'entretien normales hors pollution ?
- Quelles bases utiliser pour quantifier les pertes de la pêche à pied, qui ne fait l'objet d'aucune statistique ?
- Peut-on accélérer la dégradation naturelle du pétrole dans les vasières où il est impossible de l'enlever, accélérer le repeuplement naturel des fonds ?
- Les poissons, crustacés et coquillages nés juste après la catastrophe pourront-ils se développer ?
 Ce n'est pas facile. Cela demande beaucoup de temps et d'argent. Les résultats des observations et des évaluations sont très variables d'une activité à l'autre, d'une espèce à l'autre, d'un lieu à l'autre. Les experts d'Amoco refont les mesures et les calculs, contestent les résultats, contraignent à reprendre des dossiers que l'on croyait clairs.

                                     (Source du schéma ci-dessus : Dauvin J.-C. Mar. Poll. Bull., 1998, 36(9) 669-676)

 

Chaque chiffre, chaque conclusion, fait l'objet d'un dur combat entre des experts que des avocats tentent de déstabiliser. Les modèles mathématiques utilisés par les Français sont remis en cause par l'équipe d'Amoco, animée par un prix Nobel d'économie. Les juges tranchent : Amici remboursera 50 à 60% des dépenses de nettoyage et des aides versées par l’État aux pêcheurs et aquaculteurs pendant la période où leur activité avait été interrompue, 25 à 30% des frais de remise en état des routes et de remplacement du matériel de travaux publics des communes, 15 à 20% des dommages économiques à moyen et long termes demandés pour la pêche, l'aquaculture et le tourisme.

Dernière modification le 20/02/2008
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