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Amazzone : histoire de l'accident

Des fuites dans la tempête

Dans la nuit du 30 janvier 1988, sur la côte occidentale de la Bretagne, à 60 nautiques (110 km) au large de Penmarch, le pétrolier italien Amazzone essuie une dure tempête de Nord Ouest. Avec à son bord plus de 32 000 tonnes de pétrole brut parafinique en provenance de Lybie, il fait route via le rail d’Ouessant vers Anvers (Belgique). Des creux de 10 à 12 m et un vent d’ouest force 12 secouent le navire.
 
 Les paquets de mer qui s’abattent violemment sur le pont avant du navire finissent par détacher des câbles d’acier. Faisant office de fouets, ces derniers décapitent les couvercles de 14 ouvertures d’accès de type Butterworth servant au nettoyage des cuves. Refoulé par l’eau qui s’engouffre par les trous Butterworth, le fluide noir très visqueux commence à s’échapper des citernes au large de la pointe du Raz. Le bord ne découvrira cette avarie que le lendemain, au petit matin.

2100 tonnes de fioul à la mer

A moins de 50 nautiques des côtes, le commandant continue sa route. Il n’informe ni le Cross Corsen ni le préfet maritime comme l’exige la loi française. Dans la tempête, le pétrolier remonte le rail d’Ouessant. Il ne s’arrêtera pas à Brest pour réparer l’avarie. Il faudra attendre près de douze heures après le constat de l’accident pour que les assureurs informent les autorités. Elles ne pourront que constater l’étendue de la traînée polluante laissé dans le sillage de l’ Amazzone.
 Sur une route de près de 300 km, 2100 tonnes de pétrole se sont déversées.
 Le pétrole très riche en paraffine transporté par l’Amazzone était réchauffé à 60°C dans les citernes. Au contact de la mer déchaînée, il refroidit et s’émulsionne. Les nappes se fractionnent en petits paquets et, poussées par les vents violents, dérivent rapidement vers la côte française.

Une pollution littorale diffuse…

La pollution atteint les côtes du Finistère Nord le 2 février puis le Sud, le 5 février. Le littoral du Cotentin n’est pas épargné. Il est touché le 8 février. Sur les Iles Anglo-Normandes de Jersey et de Guernesey, 15 km et 10 km de côtes sont maculées.
 
 Les plaques éparses arriveront encore à terre durant les trois à quatre semaines qui suivent le sinistre. Les hydrocarbures se déposent sous l’apparence de galettes, de boulettes, de plaques éparses de « mousse au chocolat ». Le polluant épais et visqueux, de la couleur des algues, se déverse sur les galets, souille les rochers, s’épaissit de sable et se mélange aux algues. Au total, près de 3000 tonnes de produit gluant souilleront la zone littorale.

Dernière modification le 01/07/2003
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