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Albion II

Nom
Albion II
Date de l'accident
18/02/1997
Lieu
France
Zone du naufrage
60 milles au large de Brest, Finistère
Zone du déversement
Pleine mer
Cause de l'accident
Avarie
Quantité transportée
114 tonnes
Nature polluant
Carbure de calcium
Type de navire / structure
Vraquier
Date de construction
1986
Longueur
178 m
Largeur
23 m
Pavillon
Chypriote

Le naufrage silencieux du vraquier Albion II avec ses 25 membres d’équipage, vraisemblablement le 18 février 1997 à 60 milles au large de Brest, pose le problème de l'évaluation du risque lié au transport de substances chimiques réactives.

Le navire avait appareillé d'Anvers le 15 février 1997 à destination de la Jamaïque avec une cargaison de poutrelles métalliques. Après s'être signalé le 17 février au Cross Corsen, alors qu'il doublait la pointe du Finistère, il n'a plus donné signe de vie. L'armateur prend contact, le 5 mars, auprès du Maritime Rescue Maritime Coordination Center (MRCC) de Falmouth ne voyant pas son navire arriver à la date prévu. Un avis de recherche est alors diffusé et un chalutier danois signale qu'il a détecté au sondeur un écho de fond de grande taille non répertorié, à 70 milles dans le sud-ouest d'Ouessant le 18 février. Les investigations menées par la Marine nationale confirmeront qu'il s'agit bien de l'Albion Two. L'épave git à 120 mètres de profondeur.

Les risques liés à la cargaison

Il y a un risque d'explosion qui concerne le carbure de calcium (114 tonnes conditionnées en 500 fûts de 50 kg et 800 fûts de 100 kg). Ce produit réagit spontanément avec l'eau pour produire de l'acétylène, gaz inflammable (10 kg de carbure de calcium dégagent 3 à 4 m³ d'acétylène). Les informations obtenues laissent supposer que les fûts ne pouvaient pas supporter la pression qui règne à cette de profondeur. Il est donc très vraisemblable qu'il y a eu perforation du métal au niveau des pliures, infiltration d'eau dans les fûts et dégagement de gaz. Le risque de chalutage d'un fût sorti du navire et encore plein de carbure de calcium, avec dégagement brutal de gaz inflammable en fin de remontée, est donc hautement improbable. Il ne peut cependant pas être totalement exclu et la prudence est recommandée aux navires qui feraient des traits de chalut au ras de l'épave.

Procédure judiciaire

Une première procédure criminelle pour homicide volontaire est lancée en 2003 par un tribunal d'Athènes. Mais celle-ci ne va pas à son terme, la veuve du second de l'Albion II, ayant retiré sa plainte.

L'action judiciaire est relancée cinq ans plus tard par le médiateur de la République grecque sur la base d'une infraction aux règles de la sécurité maritime, qui est un crime dans le code pénal grec. Le médiateur souligne aussi que les familles des victimes n'ont reçu aucune compensation, bien que différents jugements leur avait accordé une indemnisation. (4.9 m d’euros)

Après 17 ans de batailles juridiques, le verdict tombe mi-juin 2014, l’armateur grec Panagiotis Lemos est condamné à 15 ans de prison par la cour d’appel criminelle du Pirée, Grèce. Le procès met en exergue le mauvais état général du navire, construit en 1976 au Japon (corrosion importante et réparations réalisées en Inde incomplètes).

Source :

- Le marin

Dernière modification le 08/02/2007

Liens externes

Base de données CIIMAR : informations sur le comportement des substances impliquées, en anglais

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