Mme Patricia Mani, Directrice Gestion de Crise & Antipol et Expertise Environnement & Sociétal du groupe Total, qui présidait le comité stratégique (CS) du Cedre, a quitté son poste en mars. L’ensemble des équipes du Cedre remercient Patricia avec qui nous avons collaboré de nombreuses années dans le domaine de la préparation à la lutte avant de prendre la présidence de notre CS en 2017. Nous lui souhaitons pleine réussite dans ses nouvelles activités. Le Conseil d'administration du Cedre a procédé le 20 avril à l’élection du nouveau président. Il s'agit de Mr Clément Lavigne, successeur de Patricia Mani aux mêmes fonctions chez Total, qui a été élu. Clément a occupé diverses fonctions qui ont également conduit les équipes du Cedre à collaborer régulièrement avec lui et nous sommes heureux qu’il puisse faire bénéficier notre CS de son expérience. Il présidera la prochaine réunion prévue le 26 mai au CNPP à Vernon.

Financé par la DG-ECHO pour une durée initiale de deux ans, le projet West MOPoCo (lettres 280. 287, 290, 294) s’est finalement prolongé de 4 mois pour s’achever le 30 avril. Pour l’occasion le Secrétariat général de la mer a organisé en ligne le 14 avril une conférence de clôture qui a rassemblé environ 120 participants. 19 intervenants se sont succédé pour expliquer les activités conduites lors du projet et présenter les livrables produits. Le Cedre a présenté le Manuel d'intervention en cas de pollution marine par HNS rédigé en collaboration avec ISPRA et ITOPF avec la contribution des secrétariats et pays membres de l’Accord de Bonn, HELCOM et REMPEC et a fait la démonstration de l’utilisation de la version interactive disponible en ligne. Le REMPEC a présenté la version mise à jour du Système Maritime Intégré d'Information et d'Aide à la Décision sur le Transport des Substances Chimiques (MIDSIS.TROCS 4.0). Le REMPEC a également rappelé l’utilité du projet dans la conduite du programme de travail régional 2016-2021, notamment le développement des outils et des capacités d’utilisation des systèmes de communication d’urgence (MEDGIS-MAR) et le renforcement des synergies entre les procédures d’urgences nationales et sous-régionales. Des représentants des états bénéficiaires ou associés au projet (Algérie, Espagne, France, Italie, Malte, Maroc, Tunisie et Monaco) ont ensuite témoigné des retombées positives du projet, notamment à travers la conduite des ateliers d’évaluation des plans d’urgence nationaux à l’aide de l’outil RETOS^TM et des ateliers d’élaboration d’un programme national d’amélioration issu de cette évaluation.

À l'initiative de la direction des ports, des aéroports et du fret, de la Région Bretagne et en concertation avec la capitainerie du Port, le Cedre a dispensé au port de commerce de Saint-Malo les 21 et 22, une formation pratique sur les techniques de lutte antipollution en zone portuaire. Un exercice simulant le déversement accidentel d'hydrocarbures a permis à la douzaine d'acteurs portuaires présents (commandant du port, capitainerie, agents et marins de la région Bretagne, SDIS 35, Edeis et une société de livraison de carburant) de mettre en œuvre, au niveau d'un pertuis entre 2 bassins portuaires, des moyens de confinement et de récupération. Cette action venait clôturer l'audit sur les moyens de lutte antipollution du port malouin.

Le 12, le Cedre a participé en visioconférence à un atelier d’échange franco-américain sur la surveillance des déchets aquatiques dans le contexte de la crise sanitaire du Covid-19. Cet atelier organisé par le Global Council for Science and the Environment, a regroupé une dizaine d’experts des deux nationalités. Il avait pour principal objectif d’identifier des pistes de collaboration en vue du montage de futurs projets de recherche visant à évaluer les effets de la crise sanitaire sur la pollution plastique. Nous sommes notamment intervenus pour présenter la surveillance des déchets aquatiques existante en France et en Europe ainsi que les données aujourd’hui disponibles.

Du 12 au 15 a été organisée au Cedre la première session du stage État-Major antipollution en mer, délivré aux standards OMI 3. Onze représentants de la Marine nationale et un représentant du CROSS Jobourg ont pu participer à ce stage s'achevant par un exercice sur table et un débriefing. Deux participants ont eu l'opportunité de suivre les conférences à distance via la plateforme elearning.cedre.fr.

Du 13 au 15, deux ingénieurs du Cedre se sont rendus à Abidjan, en Côte d'Ivoire afin d'animer dans les installations de l'ISMI, le troisième et dernier module d'une formation à la lutte contre les pollutions par hydrocarbures en mer et sur le littoral. Celui-ci faisait suite aux deux modules (francophone et anglophone) délivrés à distance depuis la plateforme elearning.cedre.fr, qui visaient à assurer les modules théoriques de cette formation hybride. Ce stage financé et organisé par la coopération française a offert l'opportunité à 24 auditeurs de 12 pays du golfe de Guinée d'être formés aux standards OMI 2. Il fut également l'occasion pour eux de participer à un exercice pratique mené sur le Port autonome d'Abidjan, dont les équipes ont participé et soutenu le déploiement de moyens de confinement et de récupération.

Des morceaux de polystyrènes expansé, extrudé ainsi que de plastiques nouvelles générations (biosourcés et/ou biodégradables) ont été encagés et déposés à la Marina du Château à Brest afin d’étudier l’adsorption de polluants chimiques ainsi que le développement de microorganismes à la surface des matériaux. Cette étude a été lancée le 28 avril et ce pour 9 semaines. Cette expérimentation qui s’inscrit dans le cadre du projet Interreg OceanWise, est réalisée en collaboration avec les ports de plaisance de Brest et le Laboratoire Universitaire de Biodiversité et d’Écologie Microbienne de l’UBO.

Le 28, le Cedre était de retour sur la plage du Stang à Saint-Jean-Trolimon pour le suivi des déchets sur le littoral. Pour ce deuxième suivi de l’année, les protocoles de quantification des macrodéchets sur le littoral et des microplastiques dans le sédiment ont comme d’habitude été effectués. Nous avons également réalisé un nouveau protocole visant à quantifier les grands microplastiques et les mésodéchets (5 mm - 2,5 cm) à la surface du sédiment. En effet, si les mésodéchets sont déjà pris en compte dans le protocole « macrodéchets sur le littoral », ce nouveau protocole encore en test a pour but de quantifier et d’identifier de manière plus précise cette taille de déchets. Ce protocole sera par la suite testé par des opérateurs volontaires des réseaux de surveillance que le Cedre coordonne déjà. Les arrivages massifs de méso- et grands microplastiques cet hiver, notamment sur les plages sur Finistère, témoignent de la nécessité de quantifier et de surveiller cette pollution. Les déchets ramassés selon les trois protocoles seront par la suite triés, comptés et identifiés au Cedre, et alimenteront le programme de surveillance nationale des déchets marins.

Du 1^er au 3 juin, le Cedre proposera en collaboration avec l'IMT Mines Alès, Environnemental Emergency & Security Services (ES²) et le réseau Aquasûreté, une nouvelle formation à la gestion de crise. Faisant intervenir des praticiens et formateurs de ces structures, de SDIS, de services de l'État et des médias, ce stage s'appuiera sur un ensemble de retours d'expériences issus de gestion de crises de pollutions de la ressource ou de réseaux de distribution d'eau ; elle comprendra à la fois des cours théoriques et pratiques et se clôturera par un exercice de crise grandeur nature dans les salles de simulation de l'IMT Mines Alès.