Vous êtes dans :

Généralités sur la lutte sur l'eau, la protection du littoral

Dispersion

Mode d’action

Les dispersants sont des produits qui accélèrent la dispersion naturelle du pétrole par la houle, facilitant la dissociation des nappes de surface en une multitude de gouttelettes réparties dans l’ensemble de la colonne d’eau. Les dispersants présentent un double intérêt. D’une part, la dispersion des nappes de surface dans la masse d’eau permet de les soustraire à l’effet du vent, ce qui est important lorsque ce vent porte vers des secteurs écologiquement sensibles. D’autre part, le fractionnement de la nappe en une multitude de gouttelettes facilite la dégradation des hydrocarbures par les bactéries naturellement présentes dans l’eau.

 

 

Limites d’utilisation

Cependant l’utilisation des dispersants est techniquement limitée. Ils doivent être employés dans des proportions et conditions précises. Ils demeurent peu efficaces sur des pétroles visqueux ou vieillis. La décision de les utiliser dans une situation particulière ne peut attendre : la dispersion est une option des premières heures, au plus des premiers jours, qui doit avoir été prévue au stade de l’élaboration du plan d’urgence, en fonction des caractéristiques de la zone. La plupart des plans distinguent ainsi des zones de libre usage de dispersants, des zones d’usage sous conditions et des zones interdites à la dispersion.

Toxicité

Les dispersants restent entachés d’une image négative. Ils ont été accusés d’être plus toxiques que le pétrole et de déplacer la pollution en faisant tomber le pétrole sur le fond où il constituerait un tapis mortel. Ces dernières accusations ne sont pas fondées : les dispersants fractionnent le pétrole en une multitude de gouttelettes qui se répandent dans la masse d’eau, ils ne le font pas tomber au fond. Le fait de disperser les hydrocarbures entraîne une augmentation de leur toxicité localement et temporairement, le temps que le pétrole dispersé se dissémine dans un vaste volume d’eau pour devenir inoffensif. Cet effet implique une certaine limitation quant à l’usage de la dispersion près des côtes et des zones sensibles et/ou lorsque les conditions de dilution sont réduites. Les produits dispersants modernes, concentrés et reconnus sont généralement moins toxiques que les hydrocarbures dispersés.

Tests

Les dispersants font l’objet, dans certains pays, de procédures de tests sur leur efficacité, leur toxicité et leur biodégradabilité. Le contrôle d’un nouveau produit débute par le test de l’efficacité, dont le résultat conditionne l’examen des autres critères. En France, ces tests sont réalisés par le Cedre depuis 1978. La validité des résultats des tests relatifs à un produit est limitée à 5 ans.

 

Brûlage

Le brûlage sur site est une solution pour réduire les quantités de pétrole susceptibles de polluer les eaux. Il peut intervenir naturellement, quand l’accident lui-même résulte d’une explosion, ou quand une étincelle a produit un incendie au moment du déversement. L’intervention consiste alors à maîtriser l’incendie sans l’éteindre. Mais, des mises à feu volontaires ont été occasionnellement pratiquées, sur le navire lui-même (Torrey Canyon en 1967) ou sur des nappes confinées dans des barrages anti-feu (Exxon Valdez en 1989).
Le brûlage volontaire reste cependant une option exceptionnelle. Il n’est techniquement applicable que sur des pétroles frais avant évaporation des parties volatiles et dans des conditions très précises. La chaleur, les gaz de combustion et les suies constituant en eux-mêmes d’autres formes de pollution, ils sont des freins à la décision de telles mises à feu.

 

Mesures de protection à terre

Quand les circonstances et les délais le permettent, certaines mesures doivent être prises avant l’arrivée de la pollution à la côte, en vue de faciliter les opérations ultérieures de nettoyage du littoral et d’en limiter l’impact.
Le ramassage des macro-déchets et des échouages naturels avant l’arrivée de la pollution permet de limiter les volumes de matériaux souillés et de faciliter les opérations de nettoyage. Selon l’ampleur des échouages, ce ramassage est réalisé soit manuellement, soit à l’aide d’engins de travaux publics ou d’engins spécifiques de type cribleuse. Il doit évidemment être aussi sélectif et méthodique que possible.
La protection globale de baies, d’estuaires ou d’abers à l’aide de barrages flottants est généralement illusoire en raison des forts courants qui balaient leurs accès. Mais des zones plus restreintes peuvent être protégées.
La protection par barrages filtrants des chenaux, étiers et prises d’eau alimentant des bassins piscicoles, des marais salants, des centres de thalassothérapie et d’autres installations utilisant de l’eau de mer est elle aussi à prévoir. Les moyens possibles varient selon la taille des sites à protéger : il s’agit notamment de filets droits, de barrières filtrantes ou de barrages de terre et de matériaux divers. Certaines de ces protections combinent la fonction de rétention du barrage et la fonction de fixation de l’hydrocarbure sur un absorbant. Les fournisseurs de matériels de lutte  proposent des barrages absorbants, adaptés pour des quantités relativement faibles de polluant fluide ou finement divisé. Un filet garni de paille peut constituer une solution, à condition de renouveler la paille suffisamment souvent et de l’éliminer correctement une fois souillée.

 

Dernière modification le 25/05/2010

Voir aussi

Dispersion : Extrait du dossier pédagogique "Mieux comprendre les marées noires" de 2006.

Traitement aux dispersants des nappes de pétrole en mer : Guide opérationnel  de 2015 du Cedre.

Allègement et brûlage : Extrait du dossier pédagogique "Mieux comprendre les marées noires" de 2006.

Mesures de protection : Extrait du dossier pédagogique "Mieux comprendre les marées noires" de 2006.

Ce site utilise des services tiers qui utilisent des cookies ou des technologies similaires, pour collecter des informations à des fins statistiques ou pour proposer du contenu en rapport avec vos centres d'intérêts.