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Risques

Les risques que présentent les munitions immergées sont de deux types : le risque d’explosion et le risque de libération d’un produit toxique.

Explosion

L’explosion peut intervenir dans l’exercice par la munition de sa fonction même, plus ou moins longtemps après la fin du conflit qui l’a fait placer en mer.
 C’est le cas de la frégate météorologique Laplace, sautant sur une mine sous-marine en 1950, à l’est du cap Fréhel.
 
 Mais surtout, l’explosion peut intervenir sur le pont d’une drague ou d’un bateau de pêche, lors de la remontée  de la munition par un godet ou un chalut.
 Une explosion de munition sur la drague Pas-de-Calais 2 dans le port de Boulogne en 1952 a fait ainsi 4 morts et 7 disparus.
 Une explosion à bord du Marteen Jacob en Baltique en 2005  a fait 3 morts.
 
Il peut aussi y avoir, pour les bombes au phosphore, une auto-ignition à l’air libre avec projection de matière enflammée, sans explosion.
Qu’il s’agisse d’explosion ou d’ignition, la préoccupation est forte. Un chercheur, Ezio Amato, a recensé ainsi 5 morts et 252 blessés depuis la seconde guerre mondiale, chez les pêcheurs italiens de la mer Adriatique.

 

Libération d'un produit toxique

La libération de produit toxique, résultant d’une corrosion de la munition, peut intervenir à la remontée en surface par un chalut, ou sur le fond. Des études ont montré que, suivant la nature de la munition et les conditions de son immersion, le niveau de corrosion générant une fuite peut intervenir après 10 à 400 ans.

Dans le cas d’une fuite sur le fond, le risque tient à la solubilité du produit dans l’eau et à son effet sur la faune et la flore environnantes.
 Les contaminants possible sont nombreux : plomb, arsenic, antimoine, méthyl-mercure, azoture de plomb, trinitrotoluène, nitratephosgène, acide cyanhydrique, chlorure de cyanogène, chloropicrine, ypérite, etc.
 Le devenir de ces contaminants dans l’eau et leur effet sur les espèces sont très mal connus et, si des études d’impact ont été réalisées, ce qui n’est pas clairement attestée, ces études sont restées partielles et confidentielles.

Dans le cas d’une fuite à bord d’un bateau de pêche, le risque tient à la toxicité pour l’homme de la phase gazeuse. Les témoignages de pêcheurs aux mains boursouflées, souffrant de douleurs intolérables, auxquels il a fallu faire des greffes de peau, sont faciles à trouver.

Un cas particulier est celui du sous-marin allemand U-864, coulé le 9 février 1945 près Bergen avec 65 tonnes de mercure à bord, destiné à alimenter l’effort de guerre japonais dans le Pacifique. Devant le risque pour l’environnement représenté par ce mercure, conditionné en bidons métalliques scellés, le gouvernement norvégien a décidé en 2007 de procéder au renflouement de l’épave et de son chargement.

Dernière modification le 03/07/2012
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