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Le chalutage des hydrocarbures

Récupération de produits solides, extrêmement visqueux ou rendu tels par l'epandage d'absorbants pulvérulents sur les nappes.

Parmi les différentes techniques de récupération dynamique en mer, des chaluts de surface ont été spécifiquement développés pour la récupération de produits solides, extrêmement visqueux ou rendu tels par l'epandage d'absorbants pulvérulents sur les nappes.
 
 Outre leur mise en œuvre à l'occasion de nombreux exercices Polmar, par des bateaux de pêche comme par des navires militaires, les chaluts pour hydrocarbures (chaluts Seynip) de la Marine nationale française ont été utilisés sur les pollutions de l'Amazzone, du Haven et plus récemment de l'Erika. Ils y ont fait preuve de leur efficacité, mais aussi de leurs limites liées notamment à la difficile gestion des culs de chaluts remplis de pétrole, voire de chaluts totalement englués par du fuel lourd et donc rendus inutilisables après une première utilisation. Ce fut notamment le cas lors de leur déploiement par des chalutiers vendéens lors de la pollution de l'Erika.
 
Les enseignements tirés de ces différentes utilisations ont conduit à considérer ces équipements comme un moyen intéressant pour intervenir en zone côtière sur des petites nappes dérivantes, et à lancer un nouveau projet de recherche et développement dans le cadre des programmes mis en œuvre suite à la pollution de l'Erika. Les Britanniques et les Suédois ont développé des matériels analogues et quelques exemplaires sont disponibles dans leurs stocks. La coopérative OSRL a elle aussi utilisé des filets pour chaluter des algues polluées lors de la pollution de l'Evoikos à proximité de Singapour.
 
Plusieurs raisons ont conduit à la conception de ces outils : leur nature "perméable" offre moins de résistance à la mer, ils sont faciles à déployer et d'un encombrement très limité, ils ont un bon comportement à la houle et peuvent être mis en œuvre par des bateaux de pêche côtière.
Ces chaluts se subdivisent en trois classes distinctes : les chaluts proprement dits, les engins associés à des barrages flottants et les engins associant un filet directement monté sur un cadre ou un tangon et une poche.

Les chaluts proprement dits

Ce sont de grands entonnoirs en filet munis de fonds ou "culs" amovibles dans lesquels est piégé le polluant. La seule différence avec les chaluts traditionnels dédiés à la pêche du poisson, est que ces engins sont taillés pour rester à la surface de l'eau. Ils sont mis en œuvre par deux navires qui travaillent "en bœuf".

 

 

 
Les engins associant une poche en filet à des barrages flottants

Aux ailes du chalut, ont été substituées des barrages flottants, le plus souvent gonflables, qui dirigent le polluant vers la gueule de la poche. Ces engins peuvent être tractés symétriquement (en "U") par deux navires en bœuf ou être montés à couple d'un navire, tenus ouverts par un tangon. Une configuration en "J", dissymétrique, avec une petite et une grande aile : la poche est du côté petite aile à couple d'un navire pendant qu'un deuxième navire maintien l'autre aile en avant et bien écartée pour offrir une grande largeur de prospection. Il existe aussi un engin de petite taille, associant deux déflecteurs rigides tenus en "V" devant l'embarcation pour conduire le polluant vers deux sacs placés de part et d'autre de cette dernière. En général les poches sont amovibles et remplacées une fois pleines

Les engins associant un panier grillagé à des barrages flottants

C'est le cas d'un engin prototype dans lequel il n'y a plus utilisation de filet proprement dit. Le dispositif se compose de deux barrages en "V" tenu à couple du navire et débouchant sur un ensemble rigide flottant de forme conique, dans lequel on fait glisser et s'emboîter un panier à trappe. L'intérêt du système réside dans la facilité avec laquelle on peut relever et ramener à bord le panier pour le vidanger une fois plein tout en laissant le reste du dispositif en place (tangon, barrages, cône récepteur). La remise en place du panier se fait par la suite de façon inverse, en avançant de manière à ce que le courant ramène naturellement le panier dans le cône.

 

 

Les engins associant un filet directement monté sur un cadre ou un tangon et une poche

Il n'y a plus d'aile, plus de barrages, mais directement un filet en entonnoir ouvrant directement sur la poche. Le filet est tenu ouvert soit sur un tangon, soit sur un cadre et se place à couple du navire. Selon la taille, la poche peut être détachable ou tout le système peut être ramené à bord pour être vidangé.

Dernière modification le 13/02/2003
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