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Cas de pompage d'hydrocarbures similaires

Cette méthode, non retenue pour le pompage de l'Erika, qui imposait un réchauffage techniquement difficile du fioul au fond, est bien adaptée au cas de la cargaison (styrène) du Ievoli Sun, qui ne demande pas à être réchauffée. Elle dispose de références solides. En voici trois exposées ci-dessous.

 

Récupération des soutes du paquebot estonien Estonia (1996 - Mer Baltique)

L'Estonia, ferry de 21 794 tonneaux de jauge brute, long de 157 mètres et large de 24 mètres, a chaviré par gros temps en 1996, provoquant la mort de plus de près de 852 personnes. L'épave repose couchée sur le flanc par 60 mètres de fond. La quantité maximale d'hydrocarbures qu'elle contenait était estimée à 418 tonnes. La décision prise avait été de vider les soutes de leur combustible par pompage, avant couverture par un sarcophage de béton afin de protéger les corps des 700 victimes. Cependant cette dernière opération a été repoussée à la suite de l'intervention des familles.
 L'opération de pompage des soutes de l'Estonia :

  • n'a fait appel à aucun plongeur,
  • a été entièrement téléopérée en utilisant plusieurs ROV (Remotely Operated Vehicle - véhicule sous-marin téléguidé) et un ROLS (Remote Operated Off Loading System - robot sous-marin adapté pour le perçage),
  • a mobilisé 2 navires à positionnement dynamique dont l'un positionné en secours,
  • a duré 42 jours,
  • a coûté 6 MF (soit environ 4,6 M€),
  • a permis la récupération de 258 tonnes d'hydrocarbures,
  • a été réalisée par les compagnies Frank Mohn AS (système de pompage ROLS), Northern Engineering AS (ROV), Taifun Engineering Oy (pompes), Alfons Hakans Oy (remorqueurs).

 

Allègement de l'épave du pétrolier sud-coréen Yuil-n°1 (1998 - Corée du Sud)

Le Yuil-n°1, pétrolier de 1 591 tonneaux de jauge brute long de 80,75 mètres et large de 12 mètres a fait naufrage alors qu'il était remorqué après s'être échoué. Il a coulé par 70 mètres de fond à 1 mille de la côte et repose sur le flanc. Il transportait 2 870 tonnes de fioul lourd, dont une partie s'est échappée lors du naufrage. La quantité maximale d'hydrocarbures restée à bord de l'épave était estimée à 1 400 tonnes.
 L'opération de pompage des soutes du Yuil-n°1 :

  • n'a fait appel à aucun plongeur,
  • a été entièrement téléopéré en utilisant un ROV et un ROLS,
  • a mobilisé 1 barge ancrée sur 4 lignes de mouillages, 2 navires d'assistance et de lutte antipollution,
  • a duré 60 jours,
  • a coûté 40,7 MF (soit environ 8,2 M€),
  • a permis la récupération de 665 tonnes d'hydrocarbures,
  • a été réalisée par la compagnie Smit Tak assisté de Frank Mohn AS (système de pompage ROLS) et de Racal Survey (gestion du ROV).

 

Allègement de l'épave du pétrolier sud-coréen Osung-n°3 (1998 - Corée du Sud)

L'Osung-n°3, pétrolier de 1 115 tonneaux de jauge brute long de 70,30 mètres et large de 10,50 mètres a fait naufrage après s'être échoué. Il a coulé par 80 mètres de fond et repose droit sur sa quille. Il transportait 1 614 tonnes de fioul lourd, dont une partie s'est échappée lors du naufrage. La quantité maximale d'hydrocarbures restée dans l'épave était estimée à 1 400 tonnes.
 L'opération de pompage des soutes du Osung-n°3 :

  • n'a fait appel à aucun plongeur,
  • a été entièrement téléopérée en utilisant un ROV et un ROLS,
  • a mobilisé 1 barge ancrée sur 4 lignes de mouillages, 2 navires d'assistance et de lutte antipollution,
  • a duré 69 jours (avec des interruptions),
  • a coûté 7,4 MF (soit environ 7,5 M€),
  • a permis la récupération de 27 tonnes d'hydrocarbures,
  • a été réalisée par la compagnie Smit Tak assistée par Frank MoGhn AS (ROLS) et Racal (ROV).

Dans ce cas comme dans le précédent, les documents que nous avons exploités précisent que des procès verbaux de fin de travaux ont été établis, attestant qu'il ne restait pas plus de quelques mètres cubes de fioul dans les épaves. Les estimations des quantités piégées dans les épaves étaient donc largement surévaluées, ce qui est fréquent : l'évaluation du déversement au moment du naufrage est souvent inférieure à la réalité et une épave qui ne fait pas l'objet d'un suivi permanent peut suinter sans qu'on le sache. Les épaves ont été laissées en place sur la base de ces procès verbaux.

Dernière modification le 08/09/2020
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