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Synthèse du département du Morbihan

La mobilisation (Décembre 1999 - Février 2000)

Le 24 Décembre 1999 à 15 heures, le plan POLMAR-Terre est déclenché par la Préfecture du Morbihan. La gestion de la crise démarre dans l'urgence : les premières plaques d'hydrocarbure s'échouent à Belle-Ile ce même jour. Une reconnaissance de pollution sur l'île fait état de plaques en mer, à l'entrée de plusieurs sites. Au large de Groix et de Ploemeur, des nappes sont également repérées. Le 25 décembre, à Belle-Ile, des plaques et des nappes sont signalées sur les côtes ouest et sud, les îles de Groix (sud), Hoëdic (sud-ouest) sont touchées. Sur le continent, de l'embouchure de la Laïta à la presqu'île de Quiberon, les premiers arrivages de polluant sont constatés.
La pose d'un barrage flottant de 4 km, à l'entrée de la rivière de Pénerf, est demandée aussitôt ; ce secteur ostréicole paraît en effet très menacé, en raison de sa proximité avec la Loire-Atlantique déjà fortement touchée. Cette mesure permettra d'épargner les établissements ostréicoles en interceptant plusieurs tonnes d'hydrocarbures.

L'organisation

Dans le Morbihan, le Poste de Commandement Fixe (PCF) joue aussi le rôle du Poste de Commandement Opérationnel (PCO). Il est mis en place à la Préfecture de Vannes dès le déclenchement du Plan POLMAR. Le 25 Décembre, 3 PCA sont activés :
Belle-Ile, Groix et Quiberon. Le 26 décembre, un PCA est ouvert à Hoëdic.
La gravité de la situation s'accentue dans la nuit du 25 au 26 décembre avec la tempête qui entraîne des échouages considérables. Le 26 décembre, la pollution s'est généralisée à l'île de Houat et à la partie sud du département (de Sarzeau à Pénerf). Le 27 décembre, le sud-est du département, de Damgan à Pénestin, est touché à son tour.
Le 27 décembre, les PCA de Fort Bloqué, Etel, Sarzeau et Muzillac sont établis. Le 28 décembre, avec la mise en place d'un PCA à Houat, le dispositif complet est installé pour l'ensemble des sites pollués. Dans le cadre d'opérations ponctuelles de nettoyage, 2 autres PCA seront ouverts : le PC de Carnac, le 13 janvier, et le PC "Golfe", le 3 février. Leur gestion est assurée par les sapeurs-pompiers et les personnels des services de l’Équipement.

Les moyens humains

Les effectifs POLMAR sont déployés dès le déclenchement du dispositif POLMAR. Un contingent de 103 hommes de l'UIISC est réparti entre Belle-Ile et Ploemeur dès le 25 décembre. Le 26 décembre, une compagnie militaire de 95 hommes est mobilisée sur Quiberon. Les sapeurs-pompiers départementaux, opérationnels pour certains depuis le 24 décembre, obtiennent le renfort d'une colonne départementale et de 3 colonnes zone de défense Ouest (1 Centre, 1 Loire-Atlantique, 1 Poitou-Charentes), soit 310 hommes affectés dans le Morbihan pour le 27 décembre, auxquels se rajoutent des personnels des services de l’Équipement répartis sur tous les PC.
En dehors des effectifs déployés par le dispositif POLMAR, le personnel technique de la plupart des communes touchées par la pollution est mis à contribution, avec des effectifs pouvant aller jusqu'à 140 personnes par jour et par PC.
Les bénévoles affluent également, dès les premiers jours, et se mobilisent en nombre jusqu'à mi-janvier. Dès le 28 décembre 1999, en partenariat avec la Préfecture, le Conseil général met en place une cellule de gestion pour les orienter. Le 30 décembre, plus de 1 500 bénévoles sont répartis sur les différents PC, principalement entre les îles (Belle-Ile, Hoëdic) et le continent (de Ploemeur à Quiberon). Belle-Ile continuera d'en accueillir plus de 150 jusqu'à la fin mars.

 

 

Le nettoyage grossier

Les actions entreprises au début des opérations comprennent essentiellement le ramassage manuel, le grattage et le ramassage mécanique des polluants. Ce nettoyage grossier est non seulement indispensable avant l'utilisation d'engins de dépollution fine (cribleuses, nettoyeurs haute-pression), mais il permet également d'éviter la reprise des polluants par la mer.
Parallèlement au nettoyage grossier, un plan de nettoyage systématique est élaboré, dès le 13 janvier, afin d'intervenir sur les sites d'accès difficile et d'adapter les techniques de nettoyage à l'état d'avancement des chantiers.
Des équipes d'interventions spécialisées (Grimp) sont sollicitées, le 20 janvier, par la Préfecture et sont affectées, dès le 2 février, au nettoyage de secteurs difficiles sur Quiberon.
TotalFinaElf s'engage à intervenir sur le continent (à Etel) et sur les secteurs prioritaires des îles ainsi que sur certains sites difficiles d'accès, comme les grottes, falaises ou failles. Bien que peu fréquentés par les touristes, ces derniers sites réclament une technicité particulière, des équipements adaptés et nécessitent donc l'intervention d'équipes spécialisées (cordistes). Ces chantiers vont durer plusieurs mois.

 

 

Le sauvetage de la saison touristique (Mars - Juin 2000)

Les chantiers

Un point de situation, établi le 24 mars suite à une réunion de la cellule d'évaluation environnementale, indique que la phase de nettoyage lourd est presque terminée, seuls quelques sites d'accès difficile restent concernés. Les travaux les plus importants qui restent à entreprendre fin mars concernent les îles. A Belle-Ile, une reconnaissance de la pollution dénombre encore 26 secteurs fortement souillés à traiter rapidement pour éviter les reprises par la mer.

Les sites prioritaires

Dès le mois de mars, une des préoccupations majeures du département est de sauver la saison touristique. Suivant cet objectif, les actions menées sur le terrain se concentrent majoritairement sur les sites jugés prioritaires par les communes : plages et sites touristiques.

Le nettoyage fin

Le lavage des rochers à l'aide de nettoyeurs haute-pression, largement pratiqué, dès la mi-janvier, par certains PC (Quiberon, Fort Bloqué et Hoëdic), se généralise.
Des opérations de criblage et de tamisage sont entreprises sur les plages, dès mars.

L'ouverture des plages

Le 30 mars, la Direction Générale de la Santé transmet, à toutes les Préfectures concernées, des instructions relatives à l'état sanitaire des plages.
Il est alors demandé au Préfet de faire appel à la Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales (DDASS) pour évaluer l'état des plages du département selon différents critères. Ces instructions sont modifiées le 30 mai par une circulaire qui réduit à deux catégories l'évaluation des sites touchés :

  • état sanitaire satisfaisant ;
  • état sanitaire non satisfaisant.

Avant l'été, les 153 plages touchées dans le Morbihan sont ouvertes avec l'accord de la DDASS, les deux dernières étant passées en état sanitaire satisfaisant le 30 juin 2000.

 

 

Les travaux d'été (Juillet - Août 2000)

Dans certaines communes, le maintien des chantiers est incompatible avec la saison touristique. Certains PCA se mettent en veille et les renforts POLMAR subissent une baisse sensible pendant l'été. L'activité de dépollution est réduite, voire interrompue, sur certains secteurs. Une section militaire et une section UIISC sont toutefois maintenues sur Belle-Ile. Les sapeurs-pompiers morbihannais et les équipes de renfort sont démobilisés fin juin.
Dans le cadre du dispositif estival, la création du Groupe d'Intervention Rapide POLMAR (GIRP) permet d'assurer une veille continue sur le littoral. Constitué d'une quinzaine de sapeurs-pompiers, le GIRP est chargé de vérifier les alertes d'arrivages et d'effectuer des interventions de dépollution ponctuelles en cas de besoin.
Les chantiers TotalFinaElf sont toujours activés sur les îles de Groix, Hoëdic et Belle-Ile ainsi que sur Saint-Gildas-de-Rhuys.
Les CDD POLMAR sont chargés d'assurer la propreté des plages touristiques, ils interviennent également sur les espaces végétalisés.

 

 

La reprise d'automne 2000

Le désengagement des renforts POLMAR

A la fin de la saison estivale, le Morbihan, comme les autres départements, subit un désengagement progressif des effectifs POLMAR, les moyens disponibles sont nettement inférieurs aux effectifs demandés par les communes. L'UIISC se retire du département le 8 septembre et reviendra à Belle-Ile début novembre jusqu'à mi-décembre. Le 11 septembre, les militaires sont démobilisés définitivement Leur départ est compensé par l'arrivée d'une équipe de renfort de sapeurs-pompiers qui restera jusqu'à fin mars 2001.

Recours au secteur privé

Pour compenser le désengagement progressif des renforts POLMAR, 186 mois de CDD sont attribués aux communes en octobre, puis 105 en 2001. Consciente que cette phase de nettoyage réclame plus de technicité, la Préfecture se tourne vers les entreprises privées qui s'avèrent plus efficaces pour ce type de chantiers. Un appel d'offres vers les entreprises spécialisées est lancé pour Belle-Ile, Quiberon, Houat, Ploemeur. Les entreprises sélectionnées interviennent sur Belle-Ile à partir de février 2001, et sur Houat et le continent à partir d'avril 2001. Parallèlement aux chantiers financés par l'Etat, TotalFinaElf poursuit les opérations de nettoyage sur les îles de Groix, Hoëdic et Belle-Ile, et sur le continent (St-Gildas-de-Rhuys).

La pollution enfouie, les nouveaux arrivages et les remobilisations

Avec les grandes marées et le retour du mauvais temps, les échouages d'hydrocarbures et les remobilisations de polluant reprennent, recontaminant des sites déjà nettoyés sur Ploemeur, Quiberon ou Belle-Ile.
Début octobre, ces phénomènes s'intensifient, en particulier sur Belle-Ile, laissant supposer la présence de nappes immergées non repérées. Deux de ces nappes (Apothicairie et Port Blanc/Baluden) sont prises en charge par TotalFinaElf et traitées de septembre à décembre par des plongeurs de la société Laminaria.
Par ailleurs, le dégraissement des plages à l'automne fait apparaître des pollutions enfouies sous le sable ou sous les galets, obligeant à de nouvelles opérations de nettoyage sur ces secteurs.
Ces nouveaux chantiers sont fréquemment confiés à des entreprises privées spécialisées, notamment à Belle-Ile et à Houat.
Néanmoins, les équipes Grimp des pompiers continuent d'intervenir sur plusieurs sites difficiles.

 

Le bilan de la lutte

 

 

Le Morbihan a été largement pollué par la marée noire de l'Erika. Les caractéristiques du littoral touché, constitué en partie de criques, de falaises, mais aussi d'îles et de péninsules, n'ont pas facilité la tâche des équipes de dépollution. Au 15 mai 2001, plus de 350 chantiers, répartis sur 49 communes, ont été ouverts depuis le début des opérations.

La gestion des déchets

Le traitement des déchets a été géré et financé par TotalFinaElf, la DDE prenant en charge le transfert des polluants jusqu'à Donges. Très vite la Préfecture anticipe la saturation du site de Donges, ouvert par TotalFinaElf, vers lequel convergeaient les déchets des quatre départements, et décide l'ouverture d'un stockage tampon sur le site de Caudan. Sur les îles, des dépôts intermédiaires ont été créés par nécessité. Ces sites ont ensuite été restaurés par TotalFinaElf. Au 4 mai 2001, le total des déchets collectés sur le littoral du département s'élève à 23 000 tonnes.

Dernière modification le 09/06/2001
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