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Ambès

Nom
Ambès
Date de l'accident
12/01/2007
Lieu
France
Zone du naufrage
Ambès, Gironde
Zone du déversement
Eaux intérieures
Cause de l'accident
Rupture d'une cuve de stockage
Nature polluant
Pétrole brut aquitain
Quantité déversée
13 500 m³ dont 50 m³ dans l'eau
Type de navire / structure
Cuve

L'accident

Le 12 janvier 2007 à 8 h, à Ambès (Gironde), le fond d’un bac de pétrole brut appartenant à la société canadienne Vermilion Emeraude Rep, situé sur le dépôt exploité par la Société Pétrolière du Bec d’Ambès (SPBA), se rompt.

La totalité du bac, soit 13 500 m³ de pétrole brut aquitain, se déverse brutalement, créant un effet de surverse qui permet à 2 000 m³ de passer par-dessus le merlon de la cuvette de rétention.

Impact du déversement

Une large part de ce volume de pétrole gagne rapidement les tranchées pluviales puis atteint par gravité le décanteur, nécessitant l’interruption immédiate des pompes de transfert des eaux décantées vers le milieu naturel.

 

 

Une faible part s’écoule en dehors du dépôt et contamine, côté est, près de 2 km de fossés et chenaux marécageux (jalles), s’y infiltrant en profondeur jusqu’à atteindre la nappe superficielle. Côté ouest, la pollution atteint une route départementale et la Garonne. Côté sud, le pétrole se répand également sur les sols et les chemins qu’il contamine en profondeur, traverse la route départementale n°10 où il se retrouve en grande partie confiné par un parapet longeant la Garonne. Une quantité limitée passe toutefois par-dessus et contamine légèrement la partie haute de la berge à ce niveau.

 

 

Environ 50 m3 s’écoulent vers le fleuve en début de marée montante. La nappe reste majoritairement confinée le long de la berge droite du fleuve mais remonte celle-ci à la faveur de la marée montante. Des irisations seront observées jusqu’au pont d’Aquitaine situé 12 km en amont. A la bascule de marée, la nappe dérive vers l’aval, atteint le bec d’Ambès (confluence de la Garonne et de la Dordogne).

Le 13 janvier, des traces sont observées plus de 20 km en aval du dépôt ainsi que sur la Dordogne. Les marées successives vont contribuer à polluer de façon plus ou moins importante 40 km de berges sur la Garonne, la Dordogne et la Gironde. Les 10 km les plus souillés se situent sur la rive droite de la Garonne et de la Gironde.

 

 

Quelques oiseaux souillés sont aperçus à l’occasion des premières reconnaissances sur le fleuve mais la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) alertée par la préfecture ne signalera pas d’impact particulier sur l’avifaune. La mort de quelques ragondins est également signalée. Dans les jalles, des traces laissent penser que des sangliers sont venus patauger dans le pétrole et l’ont épandu sur leur trajet. Toutefois, les associations environnementales et les chasseurs ne signalent pas d’impact particulier sur la faune.

Le procès

Le 13 octobre 2014, le Procureur de la République du tribunal correctionnel de Bordeaux requiert des amendes de, respectivement, 30 000 euros et 5 000 euros à l’encontre de la SPBA et de son ex-directeur. La question essentielle durant l’audience porte sur la prise de décision de l’ex-directeur au moment de la découverte d’une première fuite du même bac le 11 janvier 2007. Les parties civiles (associations de défense de l’environnement, de la faune, de la flore et également de la commune de Macau), lui reprochent de ne pas avoir fait vidanger le bac dès ce moment-là. Les avocats de la SPBA et de l’ex-directeur plaident la relaxe, aucun élément d’infraction, selon eux, n’étant réuni. Le tribunal met son jugement en délibéré au 17 novembre 2014. La relaxe est prononcée en décembre 2014.

En octobre 2016, la Cour d’Appel de Bordeaux  a reconnu la culpabilité des DPA mais a jugé irrecevables les demandes de dommages et intérêts des parties civiles (commune de Macau et les associations ASPAS, LPO et SEPANSO Gironde).  Celles-ci ont saisi la Cour de Cassation qui par arrêt du 16 janvier 2018 a prononcé son annulation mais seulement concernant les demandes de dommages et intérêts et frais de procédure des parties civiles.

Le 6 juin 2019, s’est ouvert un nouveau procès devant la Cour d’Appel de Bordeaux dont la décision doit être mise en délibéré jusqu’au 26 septembre 2019. 

Dernière modification le 04/07/2019

Voir aussi

Bulletin d'information du Cedre n°23 : "Les pollutions en eaux intérieures"

Lettre Technique Eaux Intérieures, 2014, n° 22

Lettre Technique Eaux Intérieures, 2007, n° 8

Liens externes

Ministère de l’Écologie, du Développement Durable et de l’Énergie, France, Fiche accident de la base ARIA, retour d'expérience sur accidents technologiques.

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