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Aegean Sea

Nom
Aegean Sea
Date de l'accident
03/12/1992
Lieu
Espagne
Zone du naufrage
La Corogne, Galice
Zone du déversement
Pleine mer
Cause de l'accident
Echouement
Quantité transportée
79 000 tonnes
Nature polluant
Pétrole brut léger
Quantité déversée
67 000 tonnes
Type de navire / structure
Pétrolier
Date de construction
1973
Longueur
261,02 m
Largeur
40,67 m
Pavillon
Grec

Le 3 décembre 1992, avant l’aube dans une forte tempête, le pétrolier Aegean Sea est dévié hors du chenal d'entrée du port de la Corogne par un coup de vent et s’échoue. Il se brise en deux et prend feu. La section avant coule à une cinquantaine de mètres de profondeur, la section arrière reste visible.

En dehors de quelques centaines de m³ qui sont pompés dans la partie arrière, toute la cargaison est déversée, mais il semble que la majorité de la cargaison soit consumée lors de l’incendie ou se soit dispersée en mer. De vastes opérations de nettoyage sont mises en place aussi bien en mer que sur terre.

Pour lutter contre la pollution, des barrages flottants permettent de récupérer environ 5000 m³ de mélange pétrole/eau (traités par la suite). Environ 1200 m³ de sable et de débris contaminés sont récupérés lors du nettoyage manuel des côtes.

Près de 300 km de côtes sont pollués. Cette zone affectée (quasiment la même affectée par la marée noire de l’Urquiola) connaît une importante activité de pêche, de ramassage de coques, palourdes, oursins de mer et pousse-pieds. Elle comporte des installations piscicoles spécialisées dans l’élevage du turbot et du saumon, des installations de purification de bivalves, ainsi qu’une importante activité d’élevage de moules sur cordes.
Pour prévenir la consommation de produits issus de la zone affectée par les hydrocarbures, l’administration régionale (la Conselleria de Pesca, Marisqueo e Acuicultura de la Xunta de Galicia) décrète l’interdiction générale de pêche, de la vente des produits de l’aquaculture et des installations d’épuration des coquillages.

Au fur et à mesure que la situation redevient normale, les interdictions sont graduellement levées dans la zone affectée entre janvier et septembre 1993. L’activité redevient progressivement normale malgré une méfiance de l’opinion sur la qualité des produits. Cette pollution affecte l’activité de plus de 4000 pêcheurs, ramasseurs de coquillages et aquaculteurs.

La couverture par les médias affecte également l’image touristique de la région. Les professionnels observent une baisse importante des demandes d’informations et de réservations.

Près de 900 particuliers, entreprises et coopératives présentent des demandes d’indemnisation au bureau conjoint d’indemnisation mis en place à La Corogne par le FIPOL (Fonds internationaux d’indemnisation pour les dommages dus à la pollution par les hydrocarbures) et le gouvernement espagnol, pour un total proche de 300 millions d’Euros. Une grande partie présente les mêmes demandes dans une série de procédures judiciaires, au pénal puis au civil, qui conduisent à un premier jugement en 1996, puis un jugement en appel en 1997.

Ces jugements établissent une co-responsabilité du capitaine du navire et du pilote du port dans l’accident, entraînant une responsabilité financière égale de l’armateur (et derrière lui du FIPOL) et du gouvernement espagnol (employeur du pilote). Dans l’attente de leur exécution, le gouvernement espagnol complète en 1997 les aides versées en 1993 par une facilité de crédit permettant d’avancer l’essentiel du reliquat de leur indemnisation à venir aux pêcheurs, ramasseurs de coquillages et aquaculteurs touchés.
 En 2000, un accord amiable entre le propriétaire du navire, son assureur, le FIPOL, l’état et la province de Galice permet de s’entendre sur un règlement à hauteur du quart des quelques 320 millions d’Euros de réclamations encore en souffrance. Comme pour les dommages du Haven (Italie), cet accord demande le vote d’un décret-loi par le parlement espagnol avant la signature d’une entente finale, le 30 octobre 2002, à travers laquelle le gouvernement espagnol est engagé, contre le versement reçu, à faire son affaire de toute réclamation qui pourrait subsister.

Dernière modification le 08/02/2007

Voir aussi

Dossier du Cedre : Réponse aux épandages accidentels de produits dans tous les milieux

Bulletin d'information du Cedre n°5 : "Évaluation des techniques de nettoyage"

Bulletin d'information du Cedre n°2 : "Dommages économiques causés aux activités halieutiques"

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